Pour Stellantis, de nombreux moteurs en Europe sont compatibles avec les carburants de synthèse

Par latribune.fr  |   |  519  mots
« Les carburants de synthèse 'drop-in' peuvent avoir un impact massif et pratiquement immédiat sur la réduction des émissions de CO2 du parc existant », a expliqué Ned Curic, directeur de l'ingénierie et de la technologie de Stellantis. (Crédits : (c) Copyright Thomson Reuters 2010. Check for restrictions at: http://about.reuters.com/fulllegal.asp)
Après des mois de tests menés avec Aramco, le constructeur Stellantis a établi que 24 familles de moteurs, soit 28 millions de véhicules en circulation en Europe, pouvaient fonctionner avec des carburants de synthèse sans modification préalable.

Voilà une bonne nouvelle pour le développement des carburants de synthèse. Selon le constructeur automobile Stellantis, 24 familles de moteurs de véhicules européens produits depuis 2014 sont aujourd'hui compatibles avec des carburants de synthèse, sans modification nécessaire. Concrètement, ces carburants de synthèse sont produits en faisant réagir du CO2 capturé directement dans l'atmosphère ou provenant d'un site industriel, avec de l'hydrogène renouvelable.

Lire aussiEngie va produire au Havre des carburants alternatifs pour le transport maritime et l'aérien

Ces 24 familles de moteurs correspondent à environ 28 millions de véhicules actuellement sur les routes, qui ont subi des tests pendant mois, menés en utilisant des carburants « e-fuels » de substitution fournis par le géant pétrolier saoudien Aramco. Le constructeur Stellantis avait annoncé en début d'année effectuer des tests de carburants e-fuels de substitution dans sa stratégie de décarbonation des véhicules en circulation en Europe.

Projet clé pour la décarbonation de Stellantis

Ces tests avaient été lancés après l'autorisation par l'Union européenne pour les voitures utilisant des carburants de synthèse de rester en vente, malgré l'interdiction progressive des véhicules émetteurs de gaz carbonique à l'horizon 2035. « Les carburants de synthèse 'drop-in' peuvent avoir un impact massif et pratiquement immédiat sur la réduction des émissions de CO2 du parc existant », a vanté Ned Curic, directeur de l'ingénierie et de la technologie de Stellantis.

 Selon Stellantis, l'utilisation d'e-fuels bas carbone dans 28 millions de ses véhicules européens pourrait réduire « jusqu'à 400 millions de tonnes de CO2 en Europe entre 2025 et 2050 ». Le groupe, propriétaire de marques telles que Citroën, Opel ou Jeep, vise une réduction de moitié de son empreinte carbone d'ici à 2030, par rapport à 2021, et cible un bilan carbone net nul d'ici à 2038.

Lire aussiCarburants de synthèse : pourquoi c'est un non-sens pour l'industrie l'automobile

Carburants de synthèse : la France trace sa route

La France cherche à se positionner sur le segment des e-fuels. L'Hexagone dispose d'un « bureau français des e-fuel » lancé en juin dernier pour promouvoir une « filière française d'e-fuels, vertueuse, compétitive et durable » auprès des acteurs publics et privés afin d'encourager les projets et à réunir experts, universitaires, industriels et financiers sur le sujet, indiquent ses membres.

Parmi eux figurent notamment le directeur des achats d'Air France - le carburant représente près de 30% des coûts d'une compagnie aérienne -, le directeur des fonds de transition énergétique de la société de gestion Mirova ou encore Cédric de Saint-Jouan, président du comité stratégique d'Elyse Energy.

Selon une étude de l'Observatoire français des e-fuels lancée à l'occasion de la création du Bureau français des e-fuels, la France compte pour l'heure 24 projets de production de carburants de synthèse, représentant un investissement de 3,6 milliards d'euros. Leur capacité totale de production est équivalente à 528.000 tonnes de pétrole (tep), principalement pour du kérosène et du méthanol de synthèse, selon cette étude réalisée par le cabinet Sia Partners.