Voiture électrique : Stellantis et Samsung vont construire une deuxième usine de batteries aux Etats-Unis pour près de 3 milliards de dollars

Le constructeur automobile et le fabricant sud-coréen se sont accordés sur la construction d’une nouvelle usine de batteries dans l’optique de produire 34 gigawatts-heure de capacité. Une nouvelle annonce qui rentre dans le projet d’investissement de 30 milliards d’euros du groupe automobile qui souhaite abandonner le moteur thermique d’ici à 2030.
Stellantis de son coté veut vendre 50% de voitures électriques aux États-Unis d'ici 2030, avec 25 lancements de nouveaux véhicules prévus.
Stellantis de son coté veut vendre 50% de voitures électriques aux États-Unis d'ici 2030, avec 25 lancements de nouveaux véhicules prévus. (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

La course à la batterie bat son plein, après avoir déjà annoncé la construction d'une première « gigafactory » dans l'Etat de l'Indiana aux Etats-Unis, Stellantis et Samsung prévoient de construire une deuxième usine de batteries pour voitures électriques aux Etats-Unis, ont annoncé les deux groupes lundi.

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La deuxième usine, dont l'emplacement doit encore être précisé, devrait démarrer en 2027 avec une capacité de production annuelle de 34 gigawatts-heure (GWh), ont annoncé les deux groupes dans un communiqué. Elle serait capable d'équiper des centaines de milliers de voitures des marques du groupe (Chrysler, Dodge, Ram, Jeep).

Le constructeur automobile franco-italo-américain et le fabricant de batteries sud-coréen construisent déjà une première « gigafactory » à Kokomo, dans l'État de l'Indiana, pour un investissement compris entre 2,5 et 3,1 milliards de dollars. Son lancement est prévu au premier trimestre 2025, avec une capacité de production annuelle initiale de 33 GWh.

30 milliards d'euros d'investissement d'ici à 2025

Samsung SDI, filiale de batteries et de matériel électronique du géant coréen, a « posé des bases solides pour marquer (sa) présence en Amérique du Nord », a déclaré son président Yoon-Ho Choi. « Cette seconde usine va nous permettre d'accélérer notre déploiement sur le marché américain et aidera Stellantis à faire avancer le passage des États-Unis à l'ère du véhicule électrique ».

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Stellantis de son coté veut vendre 50% de voitures électriques aux États-Unis d'ici 2030, avec 25 lancements de nouveaux véhicules prévus. L'entreprise compte donc s'assurer de la disponibilité « d'environ 400 GWh de capacité de batterie » sur cette période. Pour rivaliser avec d'autres grands constructeurs ayant présenté d'ambitieuses feuilles de route électriques, Stellantis a annoncé vouloir investir 30 milliards d'euros au total d'ici 2025 dans son électrification et dans ses logiciels.

Le groupe a ouvert sa première usine de batteries fin mai dans le Nord de la France, et prévoit d'en construire cinq autres au total, dont trois en Amérique du Nord. Une usine est en cours de construction dans l'Ontario au Canada et devrait démarrer sa production en 2024.

Stellantis innove dans les batteries

Le groupe dirigé par Carlos Tavares avance aussi dans l'innovation et a dévoilé jeudi 20 juillet, en collaboration avec TotalEnergies, un prototype de batterie plus légère et efficace, appelée à équiper les véhicules électriques d'ici à 2030.

Présenté après quatre ans de recherche, ce projet français appelé « Ibis » pour « Intelligent Battery Integrated System » est mené en collaboration avec trois laboratoires du CNRS et des bureaux d'étude. L'investissement de près de dix millions d'euros est financé à moitié par le plan gouvernemental France 2030. L'innovation est adaptable à toutes les chimies de batteries (nickel-manganèse-cobalt, lithium-fer-phosphate, batteries solides), a précisé Francis Roy, qui pilote l'expérience pour Stellantis.

Offrant jusqu'à 12% d'autonomie supplémentaire, elle marque un « véritable changement de paradigme dans la conception des groupes motopropulseurs électriques », ont assuré ses concepteurs lors de sa présentation à l'université de Saclay (Essonne). L'idée est d'abaisser les coûts et d'augmenter l'autonomie des véhicules électriques, alors que Stellantis compte lâcher les moteurs thermiques en Europe d'ici 2030.

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La France veut rattraper son retard sur la Chine et les Etats-Unis

Lors de l'inauguration de la gigafactory de Douvrin d'Automotive Cells Company (ACC), co-entreprise de Stellantis, TotalEnergies et Mercedes, fin mai, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a affirmé que « Nous pouvons aujourd'hui ouvrir cette usine dans des conditions de compétitivité comparables à celles de la Chine et des États-Unis ». Cette usine à 7 milliards d'euros doit garantir l'indépendance de la France et de l'Europe face à la Chine et aux Etats-Unis. Mais les premières batteries électriques françaises qui sortiront à l'automne seront des batteries lithium-ion, une technologie vieille de plusieurs dizaines d'années.

Problème : ces types de batteries sont parfaitement maîtrisées par la Chine mais aussi par les Etats-Unis grâce à Tesla et il sera difficile d'être compétitif avec autant de retard. Mais ce choix de produire vite avec une technologie connue était nécessaire, selon Carlos Tavares, le président et directeur général de Stellantis : « Plus nous démarrons tôt dans la production à grande échelle, plus nous apprendrons tôt et plus nous pourrons être compétitif ».

(Avec AFP)

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