Engie va produire au Havre des carburants alternatifs pour le transport maritime et l'aérien

Le projet de l'énergéticien français sera officialisé à l'occasion de la venue ce mardi d'Elisabeth Borne dans la ville portuaire. Il vise notamment à fournir du bio-méthane de 2e génération au transporteur maritime CMA CGM et de l'e-kérosène (carburant de synthèse bas carbone) à Air France.
(Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Dans le but d'accélérer la décarbonation du transport maritime et aérien, un enjeu majeur pour la transition énergétique, l'énergéticien Engie va installer une plateforme de carburants alternatifs au port du Havre, selon des informations obtenues mardi auprès de l'industriel et du gouvernement.

L'annonce de ces projets et l'attribution des terrains à Engie sera officialisée à l'occasion de la visite de la Première ministre Elisabeth Borne ce mardi au Havre où elle doit rencontrer Edouard Philippe, le maire et président du parti allié du camp présidentiel Horizons.

Une parcelle de 23 hectares sur la zone havraise d'Haropa

Engie déploiera ses projets Salamandre et KerEAUzen sur une parcelle de 23 hectares sur la zone havraise d'Haropa, établissement public qui a fusionné les ports du Havre, Rouen et Paris.

Pour un total de 1,2 milliard d'euros d'investissements, « ces deux projets distincts mais complémentaires ont pour but de contribuer à la mise en place d'une plateforme de décarbonation de l'industrie aéronautique et maritime » sur l'axe de la Seine, a expliqué à l'AFP Sébastien Arbola, directeur général adjoint d'Engie.

Le projet Salamandre permettra de fournir dès 2027 11.000 tonnes par an de bio-méthane de 2e génération pour les besoins du transporteur maritime CMA CGM, dans un secteur qui cherche à se décarboner en sortant du fioul et du gaz fossile.

Ce carburant renouvelable et bas carbone sera obtenu par « pyrogazéification », en chauffant à très haute température des déchets secs aujourd'hui non utilisables pour les transformer en gaz, en l'espèce des résidus de bois et des déchets solides de récupération.

L'autre projet, plus important, France KerEAUzen, évalué à 1 milliard d'euros, doit permettre, après une étude de faisabilité, de fournir 70.000 tonnes par an d'e-kérosène (carburant de synthèse bas carbone) à partir de 2030, principalement pour les besoins d'Air France.

Ce carburant sera fabriqué à partir de la combinaison d'hydrogène renouvelable et bas carbone produit par une unité d'électrolyse d'environ 250 MW, et de CO2 recyclé, dont les apports sont évalués à 270.000 tonnes. « Une partie de ce CO2, soit 60.000 tonnes, sera récupérée sur les installations de Salamandre », le reste fourni par des industriels locaux, a expliqué Sébastien Arbola.

 23 millions d'euros pour les trois universités normandes

Ce déplacement de la Première ministre au Havre sera l'occasion d'« illustrer la convergence de la réindustrialisation, du développement d'un territoire, et de la planification écologique », a fait valoir de son côté Matignon lors d'un point presse.

Elisabeth Borne annoncera notamment l'octroi d'une enveloppe de 23 millions d'euros au total pour les trois universités normandes, lauréates de la 3e vague de l'appel à projet d'excellence pour les investissements d'avenir dans le cadre de France 2030.

(avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 25/07/2023 à 11:23
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Giga usine de pollution, on donne quelques piécettes aux université pour compenser les cancers et la destruction écologique de la région normande. Les vents soufflent en direction de Rouen et Paris, on se rappelle les odeurs de l'usine qui "parfumait...

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