Automobile : Stellantis se tourne vers le géant chinois CATL pour les batteries de ses petites voitures électriques

Par latribune.fr  |   |  684  mots
La C3 électrique sera équipée d'une batterie LFP, de 44 kWh qui pourra se brancher sur une charge rapide à 100 kW, pour « passer de 20 à 80% de capacité en 26 minutes seulement ». (Crédits : Citroën)
Stellantis a annoncé ce mardi la signature d'un accord avec le géant chinois CATL. Les deux partenaires comptent développer des batteries à base de lithium, fer et phosphate (LFP). Celles-ci sont plus durables mais moins puissantes que les batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt), qui équipent la plupart des véhicules électriques.

C'est avec le numéro un mondial des batteries, le chinois CATL, que Stellantis s'est associé pour équiper ses plus petites voitures électriques. Les deux partenaires comptent développer des batteries à base de lithium, fer et phosphate (LFP), plus durables mais moins puissantes que les batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt), qui équipent la plupart des véhicules électriques récents.

Ainsi, Citroën a dévoilé mi-octobre la première version électrique de son emblématique C3, signant un démarrage en trombe dans la course à l'entrée de gamme électrique, avec une voiture à 23.300 euros, qui sera suivie d'une version à l'autonomie réduite, à 19.990 euros. La batterie LFP, de 44 kWh, pourra se brancher sur une charge rapide à 100 kW, pour « passer de 20 à 80% de capacité en 26 minutes seulement » précise l'entreprise. La même recharge sur une prise standard prendra entre 2h50 et 4h10.

Ce sont des « batteries à coût modéré, avec une autonomie décente », un « bon compromis » qui offre de 200 à 400 kilomètres d'autonomie, a fait valoir Maxime Picat, directeur des achats chez Stellantis, lors d'une conférence téléphonique.

Les deux entreprises envisagent une « collaboration à long terme »

CATL fournira les usines européennes de Stellantis en cellules et modules de batteries LFP, destinés à alimenter la production européenne des véhicules électriques Stellantis. Les deux entreprises envisagent également de créer une coentreprise à « contribution équivalente », scellant une « collaboration à long terme entre CATL et Stellantis », avec d'une part « l'élaboration d'une feuille de route technologique audacieuse pour soutenir la commercialisation des véhicules électriques de Stellantis », et d'autre part « l'identification de nouvelles opportunités permettant de renforcer la chaîne de valeur des batteries ». La construction d'une usine de batteries en Europe est ainsi envisagée. Sa taille et son emplacement seront précisées « dans un second temps », a indiqué Maxime Picat.

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« La longue durée de vie et l'excellente stabilité thermique de la technologie LFP permettra à Stellantis de commercialiser des voitures particulières, des crossovers et des SUV électriques de grande qualité, durables et abordables dans les segments B et C », soit les voitures compactes et les petites familiales, précise Stellantis dans un communiqué.

Fin octobre, Stellantis a aussi annoncé avoir pris 20% du constructeur chinois de voitures électriques Leapmotor et fondé avec lui une co-entreprise destinée à l'international. Un investissement de 1,5 milliard d'euros pour Stellantis qui intervient au moment où les marques européennes tentent d'éviter la débâcle sur un marché chinois de l'électrique très disputé en coopérant avec des constructeurs locaux, à l'image cet été de Volkswagen et XPeng.

Volkswagen et Renault envisagent également de doter leurs prochains modèles économiques de batteries LFP. Le constructeur américain Ford, de son côté, s'est aussi associé avec CATL pour construire une usine de batteries LFP au Michigan, mais les travaux ont été suspendus fin septembre en raison d'interrogations sur la rentabilité du site, une fois celui-ci opérationnel.

Une chaîne d'approvisionnement dominée par la Chine

Le modèle de référence actuel de l'automobile mondiale est la batterie lithium-ion dont les deux types les plus fréquents sont les NMC (nickel-manganèse-cobalt) et les LFP (phosphates de fer lithié). Les NMC ont une durée de vie plus faible mais une densité énergétique supérieure à celle des LFP. L'extraction du nickel et du manganèse, deux matériaux nécessaires aux batteries NMC, est également plus nocive pour l'environnement.

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Il existe d'autres grandes familles de batteries au lithium dont les NCA  (nickel-cobalt-aluminium), également utilisées par l'industrie automobile. Les quatre métaux stratégiques sont le lithium, le cobalt, le nickel et le manganèse afin d'emmagasiner d'importantes quantités d'énergie dans un format compact.  La chaîne d'approvisionnement est dominée par la Chine qui a la main sur 75% du raffinage du lithium et 50% du cobalt.

 (Avec AFP)