Avec la Mily, sa première voiture électrique sans permis, Ligier veut conquérir les jeunes urbains

Par latribune.fr  |   |  652  mots
Le constructeur s'appuie sur une autonomie « record » pour une voiture éléctrique sans permis - 192 km dans sa version la plus chère. (Crédits : Ligier)
Les constructeurs français de voitures sans permis Ligier a présenté son premier véhicule électrique, la Mily, qui vise à conquérir de nouvelles cibles, à commencer par les jeunes qui en ont les moyens ou leurs parents qui lui préfèrent le scooter, jugé plus dangereux. Elle sera disponible en mai.

Les voiturettes sans permis qui se trainent sur les départementales pourraient devenir tendance. C'est en tout cas la volonté du constructeur française Ligier qui a annoncé la sortie de sa nouvelle automobile sans permis 100% électrique appelée Mily.

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 « On avait une clientèle qui historiquement ne voulait pas qu'on la stigmatise comme celle sans permis. Donc on faisait des véhicules très fades dans leur présentation, qui pouvaient passer inaperçus dans le flot de la circulation », explique François Ligier, PDG du constructeur éponyme.

Des véhicules qui ciblent les jeunes

Désormais, les clients - dont près de la moitié sont des adolescents - réclament du style. C'est ce public que veut aller chercher Ligier dès le mois de mai avec la Myli, son tout premier modèle électrique.

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Couleurs vives, design qui tente de singer le SUV, tablettes tactiles et climatisation: les équipements sont plus nombreux. Le constructeur s'appuie aussi sur une autonomie « record » - 192 km dans sa version la plus chère, il en existe quatre. Forcément, le prix s'en ressent, allant de 12.500 à 17.100 euros, suivant les finitions. Des tarifs qui ne freinent pas une clientèle souvent aisée et désireuse d'offrir un véhicule plus sûr que le traditionnel scooter à ses enfants mineurs. « Le prix peut être un frein mais la Myli devrait trouver son public », analyse Arnaud Aymé, spécialiste automobile chez Sia Partners.

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La voiture sans permis est même devenue un phénomène dans certaines régions. « Ce public adolescent, on va le retrouver proche des villes, de façon très importante sur le bassin méditerranéen de Marseille à Nice », détaille François Ligier. La région parisienne n'est pas épargnée par la tendance, « par exemple Neuilly, des zones assez CSP+ », où là aussi la jeunesse dorée mise sur la voiture sans permis.

Concurrencer l'AMI de Citröen

« Nous allons surtout proposer des équipements qui n'existent pas sur le marché du sans permis électrique. La direction assistée et la climatisation sont des exclusivités Myli. On ne pourra se démarquer que par le haut. La personnalisation, c'est notre force. Il faut offrir du choix aux clients », explique le responsable.

D'après François Ligier, le marché croit d'environ 10% par an depuis 10 ans. La création du permis AM en 2013, qui a abaissé l'âge de conduite des quadricycles légers de 16 à 14 ans, a donné un coup de fouet au marché. « Quand Citroën est entré avec l'AMI il y a trois ans sur le marché, il a communiqué de façon massive comme jamais on aurait pu le faire, en ayant accès aux médias et à la publicité de façon bien plus large », ce qui a bénéficié à toute l'industrie selon le PDG de la marque.

Made in France

Pour la Myli, l'objectif est de 2.000 ventes en 2023. La moitié de la production est destinée à l'export, notamment l'Italie où la voiture sans permis est en vogue depuis de nombreuses années.

Devant la ligne de montage de son usine de Boufféré (Vendée), de laquelle sortent 40 voitures par jour, François Ligier revendique aussi le label Made in France de ses véhicules -  forcément plus chers qu'une AMI produite au Maroc. D'ici cinq ans, Ligier voudrait doubler de taille - 192 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022 - en misant aussi sur les véhicules professionnels, notamment les petits utilitaires électriques. « L'arrivée des zones à faible émissions (ZFE) révolutionne les mobilités en centre-ville pour les marchandises et donc de nouveaux engins de mobilité seront nécessaires pour accompagner cette transformation », veut croire le patron.

(Avec AFP)