
Jugée ringarde hier, qualifiée même de « pot de yaourt », la voiture sans permis connaît aujourd'hui son heure de gloire. Et ce sont désormais les modèles électriques qui attirent tous les regards, plébiscités par une clientèle jeune, voire très jeune. En atteste le succès de l'AMI de Citroën, qui a déjà vendu plus de 20.000 exemplaires selon des chiffres publiés l'an dernier par le constructeur. De quoi susciter les convoitises de Ligier Group, numéro un de la voiture sans permis en Europe. Le fabricant auvergnat ne compte pas rater le coche de l'électrique et mise donc sur son nouveau quadricylcle, Myli, 100% made in France. Son lancement est prévu fin avril ou tout début mai avec les premières livraisons chez les concessionnaires.
Un millier de commandes
« Nous avons déjà un millier de précommandes, ce qui laisse présager un gros succès », s'enthousiasme François Ligier, PDG du groupe et petit-fils du fondateur.
« Notre objectif est de produire 8.000 Myli par an, ce qui devrait représenter 50% de notre activité d'ici à deux ans. Myli, c'est la clé de notre succès de demain. On construit notre futur ». La production va débuter en mars sur le site Ligier de Boufféré en Vendée. La moitié des véhicules devrait partir à l'étranger, notamment en Italie, en Norvège ou en Allemagne.
150 kilomètres d'autonomie
Avec sa petite nouvelle, l'entreprise vise un public jeune, dès 14 ans puisqu'un simple permis AM (ex-BSR) permet de conduire ce quadricycle léger, mais pas seulement. Ce modèle s'adresse aussi à une clientèle plus traditionnelle du milieu rural et aux jeunes actifs qui ne peuvent ou ne veulent pas passer le permis. Des clients attirés par une mobilité plus verte.
Et pour se distinguer de ses rivales électriques, Myli a des atouts de taille souligne son constructeur : une autonomie pouvant aller jusqu'à 150 kilomètres, selon la batterie choisie, (contre 75 km pour l'AMI de Citroën) et une recharge facile, à partir d'une simple prise domestique ou sur une borne électrique du domaine public.
« Nous allons surtout proposer des équipements qui n'existent pas sur le marché du sans permis électrique. La direction assistée et la climatisation sont des exclusivités Myli. On ne pourra se démarquer que par le haut. La personnalisation, c'est notre force. Il faut offrir du choix aux clients », explique François Ligier.
Choix dans les finitions et dans les couleurs, 5 coloris seront disponibles en comparaison du bleu unique de l'AMI. Reste que pour acquérir cette petite voiture de 425 kilogrammes, il faudra débourser au minimum 12.499 euros et même 18.799 euros pour la version la plus haute de gamme (avant bonus écologique).
Le prix peut être un frein mais la Myli devrait trouver son public, analyse Arnaud Aymé, spécialiste automobile chez Sia Partners.
« L'AMI de Citroën a mis un coup de projecteur sur les voitures sans permis et cela profite à l'ensemble du secteur. Les ventes ont doublé ces dernières années. Ligier surfe sur cet essor lié aux nouveaux usages », commente l'expert, même s'il rappelle que cela reste un marché de niche.
La voiture sans permis répond à une demande de parents, relativement aisés, qui recherchent plus de sécurité pour les enfants par rapport aux deux-roues. Autre avantage, alors que certaines villes réduisent les places de stationnement, une voiturette peut s'avérer utile, encore plus si elle est électrique avec l'instauration des ZFE (zones à faibles émissions) selon ce spécialiste. Ligier a clairement une carte à jouer.
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