Le marché automobile à nouveau en perte de vitesse en 2022 malgré le dynamisme de l'électrique

Par Paul Marion  |   |  494  mots
1,5 million de véhicules neufs se sont vendus en 2022, contre 2,2 millions en 2019. (Crédits : Reuters)
Loin des 2,2 millions de véhicules neufs qu'il écoulait en 2019 avant la pandémie, le marché automobile a chuté de 7,8% en 2022 à cause de difficultés industrielles et logistiques mais aussi de flambée du pétrole.

Le marché automobile français a reculé de 7,83% en 2022 sur fond de difficultés logistiques mondiales et de pénuries de puces électroniques malgré quatre mois de hausse au deuxième semestre, d'après les chiffres publiés ce dimanche par la Plateforme automobile (PFA) qui représente les industriels du secteur.

Marché en baisse « structurelle »

Dans l'ensemble, 1.529.035 de voitures particulières neuves ont été mises en circulation l'année dernière, contre 1.659.003 en 2021 et 2,2 millions de 2019. « On est structurellement dans un marché qui a baissé d'un tiers en volume depuis 2019, du fait d'une succession de crises », observe François Roudier de la PFA au sujet d'un secteur automobile qui a connu une année 2020 catastrophique, n'est pas reparti en 2021 et vient donc de rechuter en 2022.

Les crises « se cumulent », a-t-il poursuivi, pointant notamment « la (faible) disponibilité des composants électroniques, les difficultés de livraison des véhicules faute de chauffeurs, qui se sont accentuées avec la guerre en Ukraine, l'augmentation des coûts des matériaux et un carburant trop cher ».

Les véhicules à essence demeurent le premier segment de voitures neuves avec 37% du marché. Les motorisations diesel toussent et perdent 5 points de part de marché par rapport à l'année précédente.

L'électrique accélère

En revanche, les ventes de voitures électriques connaissent une franche accélération. Elles représentent 13% des immatriculations totales en 2022, contre 10% en 2021. « Dans ce contexte de baisse des volumes, les gros équipementiers, qui ont la capacité d'investir, ont misé sur le haut de gamme et sur l'électrique », confirme François Roudier qui considère que l'électrique va continuer à profiter de la forte augmentation du prix des carburants et des aides gouvernementales à l'achat de véhicules à faible émission de gaz à effet de serre.

Les ventes de véhicules d'occasion encaissent également un repli de -13% à 5,26 millions d'unités, un point bas inédit depuis 2009 d'après le cabinet NGC Data et l'Argus. « La crise a touché l'ensemble des constructeurs, qui renouvellent moins leur parc, ce qui se répercute aussi sur le marché de l'occasion, qui est incapable de répondre à la demande », justifie François Roudier.

Stellantis et Renault dominent encore le marché

« Les constructeurs ont diminué de façon drastique leur nombre de véhicules de démonstration, tandis que les mises à la route ont fortement baissé chez les loueurs de courte durée ». Ainsi, les ventes de voitures d'occasion de moins d'un an dégringolent de 33% d'après L'Argus.

Sur ce marché déprimé, Stellantis, fruit de la fusion de PSA (Peugeot, Citroën, DS et Opel) et de FCA (Fiat, Jeep, Alfa Romeo...) s'illustre à la première place sur l'ensemble de 2022 avec 31% des ventes de véhicules particuliers même si ses immatriculations connaissent une baisse de 14,7% sur un an. Renault pèse 24% des ventes de 2022 avec un recul de 6,6% du volume de ventes, notamment sur la marque Renault alors que Dacia ne cesse de croître.

(avec AFP)