Les voitures lourdes à moteur thermique seront taxées en 2024 (Clément Beaune)

Par latribune.fr  |   |  619  mots
Dans la logique du plan de sobriété énergétique, le malus sur les voitures lourdes devrait être étendu. (Crédits : Reuters)
Le malus imposé aux voitures neuves thermiques va « sans doute » être implanté dès 2024. Alors que le seuil était fixé à 1,8 tonne, la taxe pourrait être étendue plus tôt que prévu via l’abaissement de ce poids, a indiqué dimanche le ministre des Transports, Clément Beaune. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la deuxième partie du grand plan de sobriété énergétique, dévoilée le 20 juin par le gouvernement.

Les voitures polluantes vont être taxées plus tôt que prévu.  « À partir de 1,8 tonne », les voitures neuves thermiques subissent une taxe, dont le seuil d'application « va être abaissé progressivement et sans doute dès le projet de loi de finances pour 2024 », a déclaré Clément Beaune lors du « Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI ».

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En effet, plus un véhicule est lourd, plus il consomme d'énergie pour se déplacer, ce qui augmente ses émissions de CO2. Le poids des voitures « doit être pris en compte pour des raisons écologiques », a déclaré le ministre des Transports. C'est « le sens de l'histoire de prendre en compte des critères de poids », a-t-il ajouté. Une source gouvernementale a confirmé dimanche que les seuils de poids de voiture seraient discutés dans le cadre du projet de loi de finances 2024.

L'électrique fait figure d'exception

Toutes les voitures ne sont pas concernées par cette augmentation du malus prévue pour 2024. Cette dernière ne s'appliquera pas aux véhicules électriques qui émettent moins de CO2 que ceux dotés de moteurs à explosion qui fonctionnent aux carburants fossiles.

« Il faut être cohérent », a estimé Clément Beaune. « On est dans une phase de transition, il faut qu'on développe le véhicule électrique en France et en Europe ».

En 2022, les ventes de moteurs électriques avaient augmenté de 28% par rapport à 2021, avec plus de 1,1 million de véhicules écoulés. Une hausse qui s'inscrit dans un marché en baisse : les ventes de voitures neuves ont en effet reculé de 4,6% en 2022 avec 9,3 millions de véhicules écoulés, revenant à leur niveau de 1993 (9,2 millions de véhicules écoulés). En France, les ventes de voitures électriques ont également connu une franche accélération. Elles ont représenté 13% des immatriculations totales en 2022, contre 10% en 2021, d'après des chiffres publiés début janvier par la Plateforme automobile (PFA) qui représente les industriels du secteur.

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Grand plan de sobriété énergétique

Cette mesure s'inscrit dans l'acte II du grand plan de sobriété énergétique, présenté le 20 juin par le gouvernement. Ce dernier incite les Français à réduire leur consommation d'énergie tout au long de l'année. Dans ce plan, des mesures comme l'encouragement au covoiturage, l'achat de téléphones reconditionnés par les ministères, l'interdiction de climatiser les bâtiments au-dessous de 26 degrés ou encore la mobilisation de collégiens et lycéens autour de 250.000 Eco délégués.

Selon le gestionnaire du réseau de transport d'électricité RTE, la sobriété et toute forme d'économie n'est désormais « plus une option » alors que la demande en électricité va augmenter massivement. Le gestionnaire s'attend à une consommation annuelle d'électricité en forte hausse, comprise entre 580 et 640 térawattheures en 2035,. A titre indicatif, il tablait encore en 2021 sur une consommation de 540 TWh dans un scénario moyen dit de référence, et de 585 TWh en cas de « réindustrialisation profonde » du pays. Cette accélération de la consommation va contraindre le pays à doubler sa production d'énergies renouvelables d'ici à 2035, a déjà pu souligner RTE.

L'acte I lancé à l'automne dernier a été couronné de « succès », estime le cabinet d'Agnès Pannier-Runacher. Les appels à la sobriété volontaire lancés par le gouvernement, mais aussi la flambée des prix de l'énergie ont fait reculer la consommation de gaz et d'électricité de 12% (hors effets météo) par rapport à 2018-2019, selon le ministère. L'Etat avait fixé l'objectif d'une baisse de 10% de consommation d'énergie d'ici 2024.

(Avec AFP)