Changer oui, mais pas n'importe comment. Dans une étude réalisée par l'institut Yougov et commandée par la startup Hiflow, sur plus de 1.000 usagers prenant au moins une fois la voiture par semaine, les automobilistes se disent prêts à modifier l'usage de leur véhicule. Ils sont 48 % à accepter de réduire leur vitesse et 36 % à privilégier les mobilités alternatives. C'est même 56 % chez les 18-24 ans. Des résultats qui ont « surpris » la startup spécialisée dans la livraison de véhicules à domicile. Mais toutes ces décisions sont bien souvent motivées ou induites par un facteur : le prix. Il est d'ailleurs, pour près de 80 % des usagers, le critère de choix numéro un dans l'achat d'un véhicule.
L'électrique encore très marginal
Le coût a déjà largement été pointé du doigt par le cabinet Deloitte dans une précédente étude en début d'année, qui montrait que 68 % des usagers étaient prêts à mettre moins de 30.000 euros dans une voiture neuve. Une demande qui ne colle pas avec la réalité du marché, où les prix ont augmenté avec la crise des semi-conducteurs et la hausse du coût de l'énergie. Le prix moyen d'un véhicule neuf est de 32.000 euros actuellement, avec une fourchette plus élevée sur les électriques, entre 35.000 et 40.000 euros en moyenne.
Pas étonnant donc de voir que seulement 22 % des automobilistes voient l'électrique comme une priorité. Ils sont seulement 15 % à souhaiter une motorisation électrique, ce qui correspond aux tendances actuelles des ventes en France. Pour réduire les coûts, les Français privilégient plutôt d'autres pistes comme l'occasion, pour plus d'un tiers d'entre eux mais aussi le leasing. Chez les 18-24 ans, ce taux monte à 41 %, un chiffre lié notamment à leur pouvoir d'achat plus faible.
La proximité des points de vente, plus une priorité
Si l'électrique ne fait pas l'unanimité, 64 % des usagers pensent qu'accélérer l'innovation sur les voitures et les carburants alternatifs sera la bonne solution pour faire face au réchauffement climatique. Des alternatives de carburants sont également demandées par certains industriels dont des constructeurs automobiles comme Porsche. Les carburants de synthèse produits à partir d'hydrogène vert ont ainsi été autorisés par la Commission européenne mais leur utilisation semble coûteuse et peu probable, avait estimé le Commissariat à l'énergie atomique (CEA).
Plus d'un tiers des Français estiment qu'il faudra produire moins de voitures et seulement 15 % d'entre eux pensent qu'il faut davantage réglementer. Un sondage qui confirme les fortes réticences envers la mise en place des Zones à faibles émissions (ZFE) dans les métropoles françaises.
Enfin, autre point majeur de l'étude, la proximité avec le point de vente arrive en dernière position avec seulement 9 % des usagers qui l'ont cité. Un résultat largement expliqué par le boom des achats en ligne de véhicules et que l'américain Tesla utilise très largement en ayant très peu de concessions automobiles. Ce résultat pourrait également faire la part belle aux constructeurs chinois souhaitant s'implanter sur le marché français en proposant des véhicules nettement moins cher sans passer par des points de ventes traditionnels.
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