Grâce à la crise du gaz, l'Europe a réduit ses émissions de CO2 liées à l'énergie

Le service statistique de l'Union européenne a confirmé que l'Europe avait baissé ses émissions de CO2 liées à l'énergie, grâce à une baisse de 13% de celles liées à la consommation gaz naturel.
La crise du gaz aura eu une externalité positive.
La crise du gaz aura eu une externalité positive. (Crédits : KWON JUNHO - Unsplach)

La crise du gaz liée à l'invasion de l'Ukraine par la Russie a entraîné une hausse vertigineuse des prix. Mais d'après Eurostat, elle aura au moins eu une externalité positive : les émissions de CO2 liées à l'utilisation des énergies dans l'Union européenne ont reculé de 2,8% l'an dernier, à 2,4 milliards de tonnes.

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13% de réduction des émissions du gaz naturel

Dans le détail, les différentes énergies fossiles -dont la combustion constitue une cause majeure du réchauffement climatique- ont connu des évolutions diverses. Les émissions du charbon et du pétrole ont plus ou moins progressé tandis que celles liées à l'utilisation de gaz naturel ont en revanche chuté de 13%. Une baisse qui d'après le service statistique de l'Union européenne reflète entre autres « les efforts consentis par les pays de l'UE pour atteindre les objectifs de réduction volontaire de la demande introduits en août 2022 ».

Les pays européens avaient en effet choisi de réaliser des économies volontaires avant l'hiver afin de se préparer à des perturbations de l'approvisionnement en gaz russe, après l'invasion de l'Ukraine. Selon Eurostat, la baisse des émissions liées à l'énergie varie aussi grandement selon les pays. Les baisses ont été les plus fortes aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Belgique, tandis qu'à l'inverse la Bulgarie, le Portugal et Malte se retrouvent en queue de peloton, avec des émissions en hausse.

Record malgré tout à l'échelle mondiale

Cependant, la tendance baissière se limite aux frontières de l'UE. A l'échelle mondiale, les émissions de CO2 liées à l'énergie ont de nouveau augmenté en 2022, pour atteindre un nouveau record de 36,8 milliards de tonnes, d'après un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) publié en mars. Reste que cette hausse est moindre que l'année précédente à 0,9% contre 6%, en plus d'être moins élevée que prévue grâce à l'essor des énergies et technologies vertes. Mais le recours accru aux énergies fossiles, dû notamment à la recrudescence d'épisodes climatiques extrêmes ou encore aux difficultés de fonctionnement de nombreux réacteurs nucléaires, a alourdi le bilan.

Le rapport de l'AIE estimait le recul des émissions de l'UE à 2,5% (soit très proche du chiffre d'Eurostat), mais le justifiait par un déploiement record des renouvelables face au retour du charbon. En revanche, aux États-Unis, les émissions ont augmenté de 0,8%, avec une forte hausse de la demande énergétique en raison de températures extrêmes. La Chine, soumise à des restrictions dues au Covid, est quant à elle restée au même niveau d'émissions, tandis que dans le reste de l'Asie, elles ont crû de 4,2%, tirées par la croissance économique.

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