PSA prépare son retour sur le très prometteur marché iranien

Par Nabil Bourassi  |   |  384  mots
PSA veut se relancer en Iran avec des modèles plus récents que les 206 et 405 livrées en kit.
Avec 460.000 immatriculations avant les sanctions économiques, l'Iran était le deuxième marché mondial de PSA. Le constructeur français veut revenir avec des voitures plus récentes et performantes, et s'apprête à faire face à la concurrence de marques... américaines.

Carlos Tavares, PDG de PSA, peut se frotter les mains. PSA va pouvoir revenir sur le très prometteur marché iranien. L'accord signé entre l'Iran et la communauté internationale sur le nucléaire devrait effectivement mettre un terme aux sanctions économiques qui l'avaient contraint à quitter ce qui était jusqu'en 2012, son second marché mondial. Le Français y exportait plus de 460.000 voitures "en kit", des 206 et des 405,  via une joint-venture avec le constructeur local Iran Khodro. Renault n'était pas en reste puisqu'il livrait 100.000 Logan avant les sanctions. Les Français détenaient ainsi près de 40% du marché iranien.

Un saut générationnel

PSA a annoncé dès mardi avoir repris les discussions avec Iran Khodro afin de constituer une nouvelle coentreprise pour réaliser son retour sur ce marché. Mais cette fois, le constructeur français veut aller plus loin en exportant des modèles beaucoup plus récents dotés de motorisations plus performantes mais également en poussant plus loin l'intégration industrielle sur place. Jean-Christophe Quémard, le patron de Peugeot Afrique et Moyen-Orient, cité par l'AFP, a parlé de "saut générationnel".

Avec la levée des sanctions, ce pays de 80 millions d'habitants pourrait rapidement devenir un véritable marché émergent pour tous les constructeurs automobiles. Certes, le marché est tombé à 800.000 immatriculations en 2013, mais le gouvernement vise les 3 millions d'unités à horizon 2020. Avec un taux d'équipements de 10% des ménages, le potentiel de croissance s'annonce prometteur. En comparaison, ce ratio atteint les 83% en France.

Les marques américaines à l'assaut du marché iranien

Les constructeurs étrangers ne sont s'y pas trompés puisque certains d'entre eux ont commencé à s'intéresser à ce marché avant même la signature d'un accord, notamment les marques américaines. Celles-ci ont installé depuis bientôt deux ans via l'ambassade de Suisse, chargée de représenter les intérêts américains en Iran, des prospects chargés d'évaluer ce marché. General Motors n'a d'ailleurs pas hésité à s'offrir une campagne publicitaire dans la presse iranienne.

Les marques françaises ont toutefois une longueur d'avance grâce à leur notoriété. Un avantage à double tranchant puisque récemment, Carlos Tavares déplorait être "malheureusement attaqué dans la société iranienne par le fait que [PSA] les a abandonné pendant la période difficile".