Renault-Nissan : le 6 novembre, l'État aurait tenté une conciliation, qui a échoué

Par latribune.fr  |   |  498  mots
Nissan voudrait rééquilibrer les termes de l'alliance où les deux parties détiendraient des participation croisées entre 25 et 35% du capital.
Selon des sources de Reuters, quelques heures avant le conseil d'administration de Renault convoqué en urgence, l'État français a fait une proposition pour mettre fin au bras de fer. Mais c'était sans compter la détermination des deux constructeurs à rééquilibrer l'alliance.

Une tentative de compromis rejetée. Plusieurs sources ont déclaré à Reuters que, quelques heures avant la convocation du conseil d'administration d'urgence le 6 novembre, le gouvernement avait proposé de limiter ses droits de vote dans Renault pour tenter de mettre fin au bras de fer engagé avec le constructeur français et son partenaire Nissan; en vain, Carlos Ghosn, Pdg des deux groupes, restant en effet plus que jamais déterminé à imposer un renforcement du constructeur japonais au sein de l'alliance.

Ces sources n'ont pas apporté de détail sur la limitation proposée.

"Revenir en arrière ne suffit plus"

Cette tentative de conciliation n'a pas empêché Hiroto Saikawa, le numéro 2 de Nissan, d'exprimer lors du conseil de Renault son profond désaccord avec la position française, a déclaré l'une de ces sources. Il a réaffirmé ensuite publiquement que l'octroi de droits de vote doubles à l'Etat -comme prévu par la loi Florange- était une source majeure de déséquilibre au sein de l'alliance.

"Proposer de revenir simplement sept mois en arrière ne suffit plus. Il est clair qu'il faut maintenant améliorer l'équilibre entre les deux groupes", observe une source chez Renault-Nissan.

Contactés par Reuters, des porte-parole de Renault, de Nissan et du ministère de l'Economie se sont refusés à tout commentaire.

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Pour mémoire, il a été décidé lors du conseil de Renault de créer une sous-commission composée d'administrateurs indépendants pour assurer le suivi des discussions entre l'Etat et Nissan. Un nouveau conseil est prévu le 11 décembre.

Une fusion pas à l'ordre du jour pour Macron

La montée de l'Etat dans le capital de Renault en avril dernier avait été mal vécu par le constructeur japonais qui, depuis, réclame un rééquilibrage des termes de l'alliance notamment en termes capitalistiques (Renault possède 43,4% du capital de Nissan). Nissan ne possède ainsi aucun droit de vote dans le groupe français malgré sa participation de 15%.

Pour le constructeur japonais, le rapport de force entre les deux sociétés ne justifieraient pas la prise de contrôle de Nissan par Renault. Celui-ci est deux fois plus petit en termes de volumes de vente, et Nissan fournit près des deux tiers des profits de l'alliance. D'ailleurs, il serait question d'un rééquilibrage des termes de l'alliance où les deux parties détiendraient des participation croisées entre 25 et 35% du capital.

Emmanuel Macron a lui même temporisé en début de semaine en affirmant qu'une fusion n'était pas à l'ordre du jour, se conformant ainsi à la ligne tenue par le Premier ministre Manuel Valls. Le ministre de l'Economie s'était dit en revanche en faveur d'une "intégration opérationnelle" des deux constructeurs automobiles, alors que d'après Reuters il militait début novembre auprès de Carlos Ghosn pour une fusion complète.

(avec Reuters et AFP)