[Article publié le jeudi 19 octobre 2023 à 08h12 et mis à jour à 15h55] Un trimestre solide pour le groupe Renault ? Le constructeur français a vu son chiffre d'affaires augmenter de 7,6% au troisième trimestre 2023 à 10,5 milliards d'euros, porté principalement par la hausse des prix de ses modèles. Une performance qui lui permet de confirmer ses objectifs financiers pour 2023. La direction vise le haut de sa fourchette de prévision de marge opérationnelle de 7% à 8%. Celle-ci sera, au second semestre, supérieure à celle du premier, qui s'élevait à 7,6%, précise le groupe dans un communiqué. Même si ce niveau est plus faible que celui enregistré par ses rivaux, il constitue un record pour le groupe qui s'approche de la moyenne du secteur automobile (8,4% en 2022), après quelques années difficiles.
Quant au free cash-flow (flux de trésorerie), il sera « supérieur ou égal à 2,5 milliards d'euros », selon le groupe. Pour rappel, en 2022, le constructeur avait fini dans le rouge, avec une perte nette de 338 millions d'euros, notamment causée par sa cession du fabricant russe des Lada, Avtovaz, décidée après le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Cependant, l'action du constructeur automobile français Renault chutait de plus de 5% à la Bourse de Paris jeudi matin. Les investisseurs ne voient pas d'un bon œil les chiffres dévoilés. Le titre a été sanctionné en Bourse, reculant de 6,79% à 33,62 euros vers 15 heures. La hausse du chiffre d'affaires est en effet moins importante qu'anticipé par les analystes sondés par Bloomberg, qui tablaient sur une croissance de 10,77 milliards d'euros. Selon une note de Stifel, les investisseurs ont surtout été surpris par « des volumes étonnamment négatifs », ce qui « expliquerait l'écart par rapport aux hypothèses du consensus ».
Baisse des volumes, hausse des prix
Le groupe au Losange a réalisé au troisième trimestre des ventes de 10,5 milliards d'euros, porté à presque 90% par son chiffre d'affaires Automobile (+5%), avec 511.000 véhicules écoulés (+6,1%) dans le monde. Malgré cette hausse des immatriculations, les volumes sont à la baisse (-1,6 point), en raison de l'« augmentation du déstockage du réseau de concessionnaires indépendants », ce qui a cependant été largement compensé par une hausse des prix des modèles (+7,5 points), reflétant la stratégie de Renault de mettre l'accent sur des ventes moins nombreuses mais à des prix plus hauts.
« Nous sommes entrés dans le dernier trimestre de l'année avec confiance », a affirmé le directeur financier Thierry Piéton, cité dans le communiqué.
Dans le détail, la marque Renault a vu ses ventes augmenter de 11%, et Dacia de 2,4% seulement, un rythme très éloigné de celui observé depuis le début de l'année. Sur les neuf premiers mois de l'année, les ventes de Dacia ont en effet bondi de 16,7%.
Côté électrification, la marque Renault a enregistré une augmentation de 22% de ses ventes de véhicules électrifiés (dont hybrides et hybrides rechargeables), qui représentent désormais 43% des ventes de véhicules particuliers en Europe. Le constructeur espère encore « accélérer cette dynamique » avec les lancements de la Scenic E-tech et de la Renault 5.
Sur neuf mois, le groupe confirme son redressement, un an après son départ précipité de Russie : il a réalisé un chiffre d'affaires de 37,4 milliards d'euros, soit une augmentation de 21,1% par rapport à la même période en 2022.
(Avec AFP)