Tesla : les livraisons dégringolent au premier trimestre en France et dans le monde, l'action chute en Bourse

Par latribune.fr  |   |  759  mots
Sur le premier trimestre de cette nouvelle année, Tesla enregistre ainsi une baisse d'un peu plus de 11% sur un an. (Crédits : Reuters)
L'entreprise du milliardaire américain a vu ses livraisons en France et dans le monde baisser drastiquement au premier trimestre 2023. Des résultats dus aux perturbations en mer Rouge et à l'incendie de la Gigafactory en Allemagne, explique le constructeur. Son titre perdait 6,51% aux alentours de 15h37 (heure de Paris) à la Bourse de New York.

[Article publié le mardi 02 avril à 16h31 et mis à jour à 18h05] Mauvaise nouvelle pour le constructeur automobile de voitures électriques. Ses livraisons ont baissé de plus de 42% en France en mars 2024 sur un an, d'après les chiffres de la Plateforme automobile (PFA). Sur le premier trimestre de cette nouvelle année, Tesla enregistre ainsi une baisse d'un peu plus de 11% sur un an.

Plus globalement, les livraisons ont chuté de 8,5% dans le monde pour atteindre 386.810 véhicules par rapport au premier trimestre 2023. Comparé au quatrième trimestre 2023, c'est une chute d'environ 20%, d'après le dernier rapport de Tesla publié ce mardi. Dans le détail, Tesla précise avoir écoulé sur le premier trimestre 369.783 Model 3 et Model Y et 17.027 exemplaires de ses autres modèles.

Des résultats bien en dessous des prévisions des analystes. Selon une moyenne de 11 estimations compilées par FactSet, les analystes s'attendaient à des livraisons d'environ 457.000 pour la période se terminant le 31 mars. Les estimations allaient d'un maximum de 511.000 livraisons à un minimum de 414.000 pour le premier trimestre.

Ces résultats ont vite été sanctionnés par les marchés puisque le titre de Tesla perdait 6,51% aux alentours de 15h37 (heure de Paris) à la Bourse de New York. D'autant que les actions de Tesla ont chuté de 29 % au premier trimestre, la plus forte baisse depuis fin 2022 et la troisième chute trimestrielle la plus forte depuis l'introduction en bourse de la société en 2010.

« Désastreux premier trimestre », titrait la note des analystes de Wedbush. « Disons-le franchement : bien que nous anticipions un mauvais trimestre, il s'agit là d'une catastrophe absolue au premier trimestre qu'il est difficile d'expliquer », estiment-ils.

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Incendies et attaques en mer Rouge

Plusieurs raisons viennent expliquer ce résultat mitigé. Dans son communiqué de presse, Tesla indique que la baisse des volumes est en partie due « à la première phase de production du modèle 3 et aux fermetures d'usines résultant de détournements de navires causés par le conflit de la mer Rouge et d'un incendie criminel à la Gigafactory de Berlin ».

En effet, début janvier, l'entreprise du milliardaire Elon Musk a été contrainte de stopper sa production pendant au moins deux semaines dans son usine allemande près de Berlin. En cause : les attaques des Houthis en mer Rouge. Pour rappel, ces rebelles du Yémen s'en prennent depuis novembre 2023 à des navires commerciaux qui ont des intérêts avec Israël. Ils disent agir en soutien aux Palestiniens de Gaza.

Outre les perturbations en mer Rouge, une usine Tesla a également été incendiée en mars à Berlin. Dans le détail, un groupuscule d'extrême gauche a mis le feu à un pylône électrique, mettant à l'arrêt pendant plusieurs jours l'usine, le seul site de production de Tesla en Europe. La « Gigafactory » de Berlin occupe environ 300 hectares, sur lesquels travaillent quelque 12.000 personnes qui fabriquent le « Model Y », SUV phare de Tesla pour le marché européen. Le sabotage du site a causé à Tesla un préjudice estimé par le groupe à plusieurs centaines de millions d'euros.

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Multiples obstacles

Tesla a également fait face à d'autres problèmes ces derniers mois. Le 5 janvier, le régulateur des marchés (SAMR) chinois avait indiqué que l'entreprise du milliardaire, Elon Musk, allait devoir rappeler 1,6 million de voitures dans le pays. Cette procédure concernait deux lots de voitures produites entre 2014 et 2023, des modèles Model S, Model X, Model Y et Model 3. Sachant qu'un de ses grands challengers, le constructeur chinois BYD, était passé devant lui en livrant davantage de véhicules électriques au quatrième trimestre 2023 dans le monde.

Et les déboires de la marque ne s'arrêtent pas là. Fin 2023, Tesla a été confronté à un important mouvement de grève dans ses usines suédoises, consécutif à son refus d'adhérer à une convention collective sur les salaires. Résultat, un mouvement social a débuté fin octobre chez le constructeur automobile. Quelque 130 mécaniciens, travaillant dans 10 ateliers Tesla répartis dans sept villes de Suède, ont débrayé pour la première fois, selon le syndicat IF Metall. Mais le mouvement s'est ensuite étendu à d'autres ateliers où sont réparées des voitures électriques du groupe d'Elon Musk, et s'est surtout propagé aux dockers, qui refusaient de décharger les voitures Tesla arrivant dans les ports et aux postiers refusant de livrer les plaques d'immatriculation des véhicules en soutien aux grévistes.