Voiture autonome : GM met-il des bâtons dans les roues de Google et Uber ?

Par Jean-Christophe Catalon  |   |  478  mots
Les voitures autonomes d'Uber et Google pourraient être interdites sur les routes car les deux entreprises ne sont pas des constructeurs automobiles.
Plusieurs Etats américains ont mis en place des mesures qui risquent d'empêcher Google et Uber de mettre leur voiture autonome sur les routes. General Motors serait derrière ces législations.

Le développement de la voiture autonome demande, certes, de déployer la technologie de pilote automatique, mais aussi de mettre le véhicule à l'épreuve de la route. Or, Uber et l'ex-Google Car Waymo (Alphabet) risquent de se voir restreindre l'accès aux routes publiques dans certains Etats américains, et cela à cause du lobbying de General Motors (GM) selon l'Associated Press (AP).

Aux Etats-Unis, la régulation concernant les véhicules autonomes ne se fait pas au niveau fédéral mais à l'échelle des Etats. La Georgie, l'Illinois, le Maryland, le Massachusetts et le Tennessee viennent de voter des lois autorisant la présence de voitures autonomes sur les routes, à condition qu'elles soient détenues... par un constructeur automobile. Or, Google et Uber ne possédant pas d'usines de fabrication, ils ne sont pas considérés comme tels.

Un combat en coulisse pour obtenir l'avantage concurrentiel

Ces textes s'inspirent du SAVE Act, voté dans le Michigan, Etat pionnier dans la régulation des voitures autonomes et terre du géant de l'industrie de l'automobile GM. Cette loi a évolué et inclut désormais les entreprises technologiques, autrement dit Google et Uber. Or, les cinq Etats mentionnés plus haut en sont restés à la première version du texte du Michigan.

La raison ? Ils auraient fait l'objet de pressions de la part de GM pour que la loi passe en son avantage. Selon AP, des élus locaux qui ont soutenu la mesure dans leur Etat ont également reçu, pour financer leur campagne électorale, des contributions de la part de... GM. Nombre d'entre eux se défendent, en expliquant que ces fonds n'ont rien à voir avec cette loi. Quant au constructeur, il nie avoir influencé les élus.

"Le lobbying Etat par Etat par le puissant constructeur automobile et ses concurrents reflète ce combat en coulisse pour déterminer comme les voitures autonomes seront pilotées sur les routes américaines et quelles entreprises auront un avantage concurrentiel", écrit le journaliste d'AP Joan Lowy.

GM associé à Lyft dans la voiture autonome

Pour rappel, GM a investi dans Lyft, le conccurrent d'Uber, en janvier 2016 pour développer des voitures connectées et des voitures autonomes. Dans le communiqué, le président de GM Dan Ammann avait d'ailleurs déclaré:

"Pour nous, l'avenir de la mobilité personnelle est dans la voiture connectée, autonome. Nous estimons qu'un partenariat entre GM et Lyft va permettre de mettre vite en place cette vision."

Le constructeur a annoncé en février de cette année un plan constitué d'une flotte d'un millier de voitures autonomes, issues de ce partenariat avec Lyft, pour un test qui débutera en 2018, selon Reuters. Aucun de ses concurrents n'a prévu de tests d'une telle ampleur avant 2020.

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