Immobilier neuf : le nombre de nouveaux chantiers s'écroule

Par latribune.fr  |   |  509  mots
Le nombre de nouveaux logements autorisés chaque mois s'est stabilisé un peu au-dessus de 30.000. (Crédits : Reuters)
Entre septembre 2022 et août 2023, 319.500 nouveaux chantiers ont été commencés et 379.900 permis ont ainsi été délivrés, soit une baisse de 27,9% par rapport à la même période un an plus tôt. Les promoteurs souffrent notamment de la hausse des coûts de construction. A cela, s'ajoute l'érosion du pouvoir d'achat des acquéreurs et une restriction de l'accès au crédit.

La crise qui affecte l'immobilier se poursuit. Les permis de construire des logements délivrés depuis un an ont poursuivi leur chute vertigineuse en août, selon les statistiques dévoilées par le ministère de la Transition écologique, ce jeudi 28 septembre. Entre septembre 2022 et août 2023, 379.900 permis ont ainsi été délivrés. Par rapport à la même période en 2021-2022, ce chiffre représente une baisse de 27,9%.

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Force est de constater que la chute des permis de construire est inexorable depuis août dernier, quand elle avait atteint un sommet à 526.900 du fait de deux effets de calendrier. Les permis avaient alors été dopés par l'afflux de demandes déposées fin 2021, avant l'entrée en vigueur d'une réglementation environnementale plus stricte (RE2020), puis par un nouveau pic de permis en août, date butoir des collectivités pour recevoir une aide d'Etat à la construction.

Le nombre de chantiers commencés recule

Depuis, le nombre de nouveaux logements autorisés chaque mois s'est stabilisé un peu au-dessus de 30.000, un chiffre faible. Les promoteurs souffrent notamment de la hausse des coûts de construction. A cela, s'ajoutent l'érosion du pouvoir d'achat des acquéreurs et une restriction de l'accès au crédit, occasionnée par le resserrement de la politique monétaire, opérée par la Banque centrale européenne, afin de contenir l'inflation.

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Résultat, le nombre de chantiers commencés, qui suit traditionnellement celui des permis avec quelques mois de retard, recule lui aussi, à 319.500 sur un an. Il n'a jamais été aussi bas depuis 2014, quand le ministère a commencé à publier des statistiques.

A la mi-septembre, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) avait tiré la sonnette d'alarme. Elle a en effet évalué à 300.000 le nombre d'emplois menacés d'ici à 2025, si rien n'est fait pour relancer la construction. « On s'attend d'ici 2025 à 300.000 pertes d'emplois, à peu près 150.000 dans le bâtiment, et 150.000 dans tout ce qui gravite autour, bureaux d'études, promoteurs, assureurs, etc », avait ainsi évalué Pascal Boulanger, lors du point presse trimestriel.

Les promoteurs réclament une aide « d'urgence »

Son estimation rejoint celle de la Fédération française du bâtiment (FFB), qui table sur 150.000 emplois menacés dans son secteur au même horizon. « Il n'y a plus personne qui embauche chez les promoteurs, il y en a qui commencent à préparer des PSE » (plans de sauvegarde de l'emploi, activés en cas de licenciements économiques, ndlr), avait ajouté Pascal Boulanger.

Ce dernier avait alors réitéré leurs revendications : une aide « d'urgence », pouvant prendre la forme d'une exonération de droits de succession sur l'achat de logements neufs, et des incitations financières à la construction pour les communes. De son côté, la FFB réclame notamment le redéploiement du PTZ sur 40% du territoire et la revalorisation de ses barèmes.

(Avec AFP)