Une liste noire de médicaments à retirer du marché

Par latribune.fr  |   |  388  mots
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La revue "Prescrire" a dévoilé jeudi une liste des "médicaments plus dangereux qu'utiles" qu'il serait souhaitable de retirer du marché.

Décidément les médicaments sont dans la tourmente. La revue "Prescrire" a dévoilé jeudi sa liste noire de médicaments à risque. La revue demande ainsi le retrait du marché de plusieurs dizaines de "médicaments plus dangereux qu'utiles", à cause des risques sanitaires "disproportionnés" qu'ils représentent par rapport aux bénéfices apportés.

En plein scandale sur les pilules contraceptives

Cette liste mise en accès libre a été établie sur la base d'analyses publiées dans la revue de 2010 à 2012, explique la revue. "Certains sont nouveaux, d'autres sont plus ou moins anciens mais encore autorisés, disponibles et promus", souligne la revue indépendante. Parmi les médicaments pointés du doigt, figurent notamment le Motilium°, le Primalan°, le Protopic°, Resolor°, Feldène°, ou encore Lumirelax°.

Cette publication intervient en plein scandale de la pilule Diane 35, accusée d'avoir causé plusieurs décès et provoqué plusieurs cas de thromboses. L'Agence nationale des médicaments et produits de santé a donc décidé mercredi de la retirer du marché à compter du mois de mai prochain.

La ministre de la Santé accusée d'incompétence

Le président de l'institut Necker à Paris estime que la décision de Marisol Touraine, la ministre de la Santé, intervient trop tardivement. "Nous n'avons pas de ministre de la Santé, nous n'en avons d'ailleurs pas eu souvent. Elle n'est pas en France en ce moment, mais d'ailleurs quand elle est là, ça ne change rien. Je lui reproche de ne pas être là, de ne pas prendre de décision. Quand elle est présente, elle est tout aussi absente", a fait valoir le professeur Philippe Even mardi matin sur Europe 1. 

Marisol Touraine réplique

Mais la ministre n'a pas tardé à réagir. "Je n'ai entendu personne en septembre, lorsque, juste après que la Haute autorité de santé a rappelé que les pilules de 3e et 4e générations ne présentaient pas d'avantages suffisants pour être remboursées, j'ai tout de suite annoncé le déremboursement de ces contraceptifs. Je n'ai pas entendu qui que ce soit monter au créneau pour me soutenir. Les bonnes décisions ont été prises, au bon moment, et aucune polémique ne pourra empêcher cela", a fait valoir Marisol Touraine jeudi matin pour clore le débat.