Pharmaceutique : l'américain AbbVie offre 40,5 milliards d'euros pour le britannique Shire

Par latribune.fr  |   |  339  mots
Ce rachat permettra entre autres à AbbVie de transférer son siège social en Grande-Bretagne ou en Irlande, et de bénéficier d'un impôt sur les bénéfices allégé. (Photo : Reuters)
Le laboratoire pharmaceutique américain AbbVie a lancé une offre d'achat amicale sur son homologue britannique Shire pour 32 milliards de livres, avec en tête de réduire ses impôts aux États-Unis.

32 milliards de livres (40,5 milliards d'euros). C'est le montant de l'accord auquel est parvenu le groupe pharmaceutique américain AbbVie pour le rachat du britannique Shire, après plusieurs tentatives repoussées par sa cible. Annoncée ce vendredi, l'opération permettra à AbbVie de diversifier son portefeuille de produits tout en réduisant ses impôts.

60% du chiffre d'affaires via un produit unique

À ce jour, AbbVie réalise en effet près de 60% de son chiffre d'affaires avec un seul produit, l'Humira, un traitement de la polyarthrite rhumatoïde.  

Créé au Royaume-Uni, le laboratoire Shire, qui a localisé son siège à Dublin, produit quant à lui des traitements de certaines maladies rares et de l'hyperactivité, et réalise la majeure partie de ses ventes sur le marché américain.

"Cette transaction va créer une entreprise particulièrement bien placée dans le domaine de la biopharmacie, qui sera en première position dans de nombreux domaines prometteurs, comme l'immunologie, les maladies rares, les neurosciences, les maladies métaboliques et du foie, ainsi que dans de nombreux programmes d'oncologie", se sont félicités les deux laboratoires.

Déplacer le siège dans des terres plus accueillantes 

Son rachat permettra entre autres à AbbVie de transférer son siège social en Grande-Bretagne ou en Irlande, et donc de bénéficier d'un taux d'imposition des bénéfices inférieur à celui auquel il est aujourd'hui soumis aux États-Unis.

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Ce mécanisme dit d'"inversion fiscale" avait déjà été à l'origine de la tentative avortée de rachat d'AstraZeneca , l'un des grands noms de la pharmacie britannique, par l'américain Pfizer pour près de 70 milliards de livres (88,5 milliards d'euros).

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Il a également motivé plusieurs autres opérations dans le secteur ces derniers mois, comme l'acquisition de Medtronic par Covidien, au grand dam du gouvernement américain qui peine à le réguler et a appelé au "patriotisme économique"