Cœur artificiel Carmat : mort du troisième patient greffé

Par latribune.fr  |   |  392  mots
En novembre, Carmat a reçu fin novembre le feu vert de l'ANSM et du Comité de protection des personnes pour achever sa phase d'essais initiale avec l'implantation de son cœur artificiel sur un quatrième patient.
L'entreprise française assure que la prothèse n'est pas responsable du décès du patient greffé en avril 2015. Selon Carmat, ce dernier souffrait de "pathologies sévères préexistante à l'implantation de la prothèse".

Carmat veut absolument convaincre le monde médical et économique sur la fiabilité de son cœur artificiel, mais le sort semble s'acharner. Dans un communiqué publié mardi 22 décembre, le groupe a annoncé la mort du troisième patient greffé d'un cœur artificiel Carmat. Néanmoins, il assure que son décès, survenu le vendredi 18 décembre dans la matinée, n'est pas liée au cœur artificiel conçu par l'entreprise.

"Les analyses réalisées n'ont pas montré d'implication de la prothèse dans le décès du patient. [...] Il souffrait d'une combinaison de pathologies sévères, en particulier d'insuffisance rénale, préexistante à l'implantation de la prothèse."

Des problèmes qui l'amenait à revenir régulièrement à l'hôpital, selon le groupe. "A un moment ils (les médecins) l'ont gardé parce qu'il était en phase d'insuffisance rénale très critique" a précisé mardi à l'AFP le président de la société française, Jean-Claude Cadudal. Et d'ajouter:

"Malheureusement le décès d'un patient lié à une pathologie pré-opératoire arrive assez fréquemment dans ce type d'étude clinique. On ne peut pas donner un certificat d'éternité à des patients extrêmement malades [...], on ne peut pas régler toutes les pathologies avec une prothèse cardiaque."

Pour rappel, le troisième greffé, âgé de 74 ans, avait été implanté le 8 avril 2015 dans l'hôpital parisien Georges Pompidou.

Un décès trois semaine après le feu vert de l'ANSM

Le deuxième patient, disposant d'un cœur artificiel implanté en août 2014, avait vécu 8 mois avec sa prothèse. Tandis que le premier, greffé en décembre 2013 avec ce cœur tapissé à l'intérieur d'un revêtement constitué de bio-matériaux tirés de tissus de bovins pour éviter la formation de caillots sanguins, avait succombé au bout de 74 jours.

Ce nouveau décès est survenu quelques semaines après une annonce importante pour la société. En novembre, elle a reçu fin novembre le feu vert de l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) et du Comité de protection des personnes pour achever sa phase d'essais initiale avec l'implantation de son cœur artificiel sur un quatrième patient.

Mardi, à la clôture de la Bourse, l'action du groupe français perdait 3,45%.