Le vaccin contre le Covid-19, un pactole à 33,5 milliards de dollars pour Pfizer

Par latribune.fr  |   |  762  mots
BioNTech-Pfizer - qui se partagent à 50-50 les dépenses et les bénéfices liés au vaccin - comptent vendre 2,1 milliards de doses à travers le monde. (Crédits : Dado Ruvic)
Fort de la demande pour son vaccin, le groupe américain prévoit de vendre près de 30% de plus de vaccins que ce qu'il anticipait en mai. Le duo BioNTech-Pfizer, qui a déjà délivré un milliard de doses dans le monde, profite des déboires des laboratoires concurrents et de l'efficacité de son vaccin contre les nouveaux variants.

Si tous les laboratoires pharmaceutiques ne profitent pas de la crise du Covid-19, les résultats de BioNTech-Pfizer ne cessent eux d'être revus à la hausse. Après avoir estimé à 15 milliards de dollars de chiffre d'affaires liés au vaccin en février, puis à 26 milliards en mai, le duo américano-allemand prévoit désormais d'écouler en 2021 pour 33,5 milliards de dollars de vaccins contre le Covid-19. BioNTech-Pfizer - qui se partagent à 50-50 les dépenses et les bénéfices liés au vaccin - comptent vendre 2,1 milliards de doses à travers le monde.

Le couple tire également profit des déboires d'autres laboratoires comme AstraZeneca et Johnson & Johnson. Ils se sont en effet retrouvés sur la sellette après l'apparition rare de caillots sanguins chez des personnes ayant reçu une dose de leur vaccin. L'Union européenne a d'ailleurs fait le choix de ne pas renouveler l'an prochain ses contrats avec ces deux laboratoires, et le couple BioNTech-Pfizer a en parallèle augmenté les doses les livraisons de son vaccin à l'UE.

"La rapidité et l'efficacité de nos efforts avec BioNTech pour aider à vacciner le monde contre le Covid-19 est sans précédent, avec désormais plus d'un milliard de doses délivrées à l'échelle de la planète", a réagi le PDG du groupe, Albert Bourla, cité dans le communiqué de résultats du deuxième trimestre.

Un rappel obligatoire à la rentrée ?

De plus, face à la flambée du variant Delta, le groupe prévoit de demander l'autorisation pour une troisième dose de son vaccin contre le Covid-19, aux Etats-Unis et en Europe notamment. "Pfizer et BioNTech ont constaté des résultats encourageants des essais en cours pour une troisième dose du vaccin actuel", ont expliqué les deux entreprises dans un communiqué début juillet.

Les deux sociétés ont également souligné que leur vaccin avait montré de bons résultats en laboratoire contre le variant Delta qui est le plus contagieux répertorié depuis le début de l'épidémie, et qu'une troisième dose serait donc capable de renforcer l'immunité contre celui-ci également. Les ventes pourraient ainsi encore croître.

L'agence américaine des médicaments, la FDA, et la principale agence fédérale de santé publique, Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), ont de leur côté publié une déclaration commune le 8 juillet dans laquelle elles disent étudier "la nécessité ou non d'un rappel". "Les Américains qui ont été entièrement vaccinés n'ont pas besoin d'un rappel à l'heure actuelle", disent les deux autorités sanitaires. "Nous sommes prêts à administrer des doses de rappel si et quand la science aura démontré qu'elles sont nécessaires", ont-elles ajouté.

Du côté de la France, le principe d'une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 est désormais acté. Emmanuel Macron a annoncé le lundi 12 juillet, que « dès la rentrée, une campagne de rappels sera mise en place pour permettre [aux personnes vaccinées en janvier-février] de bénéficier d'une nouvelle injection selon le même système et dans les mêmes conditions que la ou les premières ». Il s'agit donc des personnes de plus de 75 ans et des patients à risque de plus de 70 ans. La Haute Autorité de la Santé considère, elle, que la troisième dose pour l'ensemble de la population n'est pas une priorité.

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Avec ses ventes en hausse, Pfizer a logiquement relevé ses prévisions de chiffre d'affaires et de bénéfices annuels. Il anticipe désormais pour l'ensemble de 2021 un chiffre d'affaires compris dans une fourchette entre 78 milliards et 80 milliards de dollars, contre 70,5 milliards à 72,5 milliards de dollars en mai, porté par ses ventes de vaccins anti-Covid qui ont déjà rapporté 11,3 milliards de dollars sur les six premiers mois de l'année.

Le bénéfice par action, qui sert de référence à Wall Street, pourrait de son côté croître de 3,95 dollars à 4,05 dollars, contre 3,55 dollars à 3,65 dollars initialement prévus. Le bénéfice net trimestriel augmente quant à lui de 59% à 5,5 milliards de dollars. Rapporté par actions, la référence à Wall Street, il est de 99 cents, là encore au-dessus des attentes qui portaient sur 96 cents. L'action Pfizer était néanmoins en très légère baisse dans les transactions précédant l'ouverture de Wall Street.

(Avec AFP)