UE : AstraZeneca et Johnson & Johnson sous pression; BioNTech-Pfizer accélère les livraisons

Après AstraZeneca, Johnson et Johnson se retrouve sur la sellette après l'apparition rare de caillots sanguins chez des personnes ayant reçu une dose de son vaccin. Face à cela, l'Union européenne fait le choix de ne pas renouveler l'an prochain ses contrats avec ces deux laboratoires, pendant que d'autres pays tranchent plus radicalement, comme le Danemark, en faisant une croix sur AstraZeneca. Bonne nouvelle néanmoins, le couple BioNTech-Pfizer va augmenter de 50 millions de doses les livraisons de leur vaccin à l'UE au deuxième trimestre.
Johnson & Johnson, pour l'instant suspendu, devait livrer 55 millions de doses à l'Union européenne au deuxième trimestre.
Johnson & Johnson, pour l'instant suspendu, devait livrer 55 millions de doses à l'Union européenne au deuxième trimestre. (Crédits : Dado Ruvic)

Avec deux vaccins (sur quatre autorisés) sous le feu des critiques, la campagne de vaccination européenne se retrouve une nouvelle fois sous pression. Le laboratoire américain, dont le vaccin devait être bientôt déployé en Europe, a décidé mardi de suspendre ses livraisons. Cette annonce intervient après la décision des autorités sanitaires américaines de recommander "une pause" dans son utilisation aux Etats-Unis après l'apparition rare de graves caillots sanguins. L'Agence européenne des médicaments (EMA) de son côté prévoit de s'exprimer la semaine prochaine sur ce vaccin.

"L'EMA enquête sur tous les cas signalés et décidera si une action réglementaire est nécessaire" et "prévoit actuellement de publier une recommandation la semaine prochaine", a déclaré le régulateur, qui reste pour l'instant d'avis que les bénéfices l'emportent sur les risques.

Nouveaux retards en vue

Johnson & Johnson devait livrer 55 millions de doses aux Vingt-Sept au deuxième trimestre.

Cette annonce intervient à peine une semaine après la confirmation de l'Agence européenne des médicaments (EMA) d "un lien possible (de l'AstraZeneca) avec de très rares cas de caillots sanguins inhabituels avec des plaquettes sanguines basses". L'usage du vaccin AstraZeneca a ainsi été drastiquement restreint dans la plupart des pays de l'UE en raison de possibles cas de thrombose, et le Danemark a annoncé mercredi y renoncer définitivement.

Après deux cas graves, dont l'un fatal, de caillots sanguins chez des personnes ayant reçu une première injection, le pays nordique avait déjà, le premier, entièrement suspendu le 11 mars l'utilisation du vaccin, le temps d'étudier plus profondément ses effets secondaires. Mercredi, le couperet est tombé: malgré les avis du régulateur européen et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) favorables à son usage, "la campagne de vaccination au Danemark continue sans le vaccin d'AstraZeneca", a indiqué le directeur de l'Agence nationale de Santé, Søren Brostrøm, lors d'une conférence de presse.

L'Union européenne a au même moment annoncé ce jour qu'elle ne renouvellerait pas l'an prochain ses contrats avec AstraZeneca et Johnson & Johnson, selon le quotidien italien "La Stampa".

Lire aussi : Vaccins: l'UE ne renouvellera pas l'an prochain ses contrats avec AstraZeneca et Johnson & Johnson

Mais Pfizer accélère

De l'autre côté, les laboratoires BioNTech et Pfizer vont quant à eux augmenter de 50 millions de doses les livraisons de leur vaccin à l'UE au deuxième trimestre, pour atteindre 250 millions de doses sur la période, a annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

La livraison de ces doses, initialement prévue au quatrième trimestre, commencera dès avril, a précisé la chef de l'exécutif européen ce mercredi.

Une meilleure anticipation pour les enfants et adolescents

Pour l'an prochain, la Commission européenne devrait commander 1,8 milliard de doses supplémentaires de vaccins dits de "deuxième génération", destinés à lutter contre les variants actuels et futurs du coronavirus. Ces vaccins, dont les livraisons sont prévues en 2022 et 2023, s'ajouteront aux 2,6 milliards de doses déjà commandées par l'UE et qui doivent être livrées aux Vingt-Sept cette année et l'an prochain.

L'objectif est d'anticiper la vaccination de masse des enfants et des adolescents, mais surtout l'émergence de variants contre lesquels les vaccins actuellement administrés pourraient s'avérer impuissants --ce qui exigerait des formules modifiées en conséquence.

"Nous pourrions avoir besoin à un certain moment de doses de rappel", voire "de développer des vaccins adaptés aux nouveaux variants", a argumenté Ursula von der Leyen, notant que l'ARN messager avait "fait ses preuves".

Cette technologie, utilisée par BioNTech-Pfizer et par l'américain Moderna, est jugée plus rapide et plus facile à adapter, et s'avère actuellement plus efficace contre les variants dits "sud-africain" et "brésilien" -- à l'inverse de l'AstraZeneca.

Alors que les Européens ont fait face à d'importants retards de livraison des laboratoires, ce nouveau contrat prévoira une "obligation de livraison" avec un calendrier mensuel (et non plus trimestriel) pour les acheminements, selon une source européenne.

Par ailleurs, la production des vaccins mais aussi de leurs composants devra être basée en Europe, a insisté Ursula von der Leyen mercredi.

Lire aussi : AstraZeneca n'aurait livré que 30 millions de doses à l'UE au lieu de 120 millions

 (Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 17/04/2021 à 11:21
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Avec toutes ces polémique plus personne va vouloir se faire vacciner, Macron va réussir sa promesse de vacciner tout les français qui le souhaites pour fin septembre. Bon y aura presque personne de vacciner mais il sera dans les clous de sa promesse....

à écrit le 15/04/2021 à 9:34
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Je vais attendre les prochains variants avant de me faire vacciner. Au train où ça va, il me semble qu'on est parti pour une vaccination récurrente à base de rappels actualisés à chaque découverte d'un nouveau variant. 50% des personnes infectées s...

à écrit le 15/04/2021 à 9:08
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On se demande bien quand même si nous sommes au sein d'une vaste campagne de vaccination afin de protéger les populations ou bien au sein d'une vaste campagne de propagande marchande. Oui je sais nous connaissons tous la réponse.

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