Malgré son moteur défaillant, le cœur de Carmat pourrait être implanté sur un quatrième patient

Par Juliette Boulay  |   |  405  mots
Le premier patient porteur d'un coeur Carmat a vécu un peu plus de deux mois avec sa bioprothèse avant que celle-ci ne cesse brutalement de fonctionner.
Après le décès d'un second patient ayant vécu neuf mois avec un cœur artificiel, la société de biotechnologie pourrait poursuivre sa première phase d'essai clinique avec l'opération d'un quatrième malade souffrant d'insuffisance cardiaque.

Un moteur défaillant. Le décès du deuxième patient, porteur d'un cœur artificiel conçu par Carmat, aurait été causé par "un défaut de pilotage des moteurs", a expliqué la société de biotechnologie dans un communiqué. Conséquence de cette défaillance : une quantité insuffisante de sang était envoyée dans l'organisme de cet homme de 69 ans, qui a vécu neuf mois avec son nouveau cœur.

En revanche, la biocompatibilité de la prothèse avec l'organisme et le sang, compatibilité sur laquelle repose l'innovation de Carmat, n'est pas remise en cause, précise le communiqué. Ou, du moins, pour le moment.

"Il s'agit d'une première piste d'explication", précise la porte-parole du groupe. "L'analyse des causes du décès de ce patient va durer plusieurs mois", tout comme pour le premier malade souffrant d'insuffisance cardiaque à avoir reçu un cœur artificiel.

Ce premier patient, décédé en mars 2014 à 76 ans, avait vécu un peu plus de deux mois avec sa bioprothèse avant que celle-ci ne cesse brutalement de fonctionner. Les causes de son décès sont toujours à l'étude.

Un dernier patient devrait être opéré dans le cadre de l'essai clinique

Mais, pendant ce temps, la société reste "résolument confiante dans la capacité de la prothèse et renouvelle l'engagement total de ses équipes en ce sens", a déclaré Marcello Conviti, directeur général de Carmat. Surtout, l'entreprise pourrait poursuivre son essai de faisabilité qui prévoit de vérifier la sécurité de la bioprothèse sur quatre patients.

À ce jour, les cœurs artificiels de Carmat ont été implantés sur trois malades dont le pronostic vital était engagé. Le troisième a été opéré le 8 avril.

"Selon le protocole, l'implantation d'un cœur sur un quatrième malade ne dépend pas forcément des résultats des analyses du décès des deux premiers patients", explique la porte-parole de la société.

Toute nouvelle opération se fera donc sur la seule décision des médecins, sous-réserve de trouver le patient adéquat et de respecter le délai de trente jours entre deux implantations.

En Bourse, le titre de l'entreprise a chuté de 9% à 64,30 euros mercredi matin, lors de la reprise de la cotation, suspendue la veille, avant une légère remontée du cours à 12 h.