Santé : quand le PDG de Roche évoque un "craquement" du système français

Par Jean-Yves Paillé  |   |  335  mots
La radiation partielle de l'Avastin de la liste en sus ne devrait pas avoir un impact financier significatif sur les revenus de ce blockbuster, assure le PDG de Roche.
L'Avastin, un anticancéreux de Roche, n'est plus couvert par l'Assurance maladie pour certaines prescriptions depuis septembre. Le PDG du groupe suisse voit dans ce cas précis une défaillance du système de santé français.

Lundi 19 septembre, Severin Scwhan, le PDG de Roche, a fait part de son inquiétude quant à la radiation partielle de l'Avastin de la liste en sus, procédé par lequel les hôpitaux reçoivent de l'assurance maladie un forfait qui comprend le financement de certains médicaments.

"En France, il existe un énorme degré de solidarité dans les services de santé. Si quelqu'un est malade, il y a un traitement égal pour tous les patients. C'est presque un bien public en France et j'ai beaucoup de respect pour ce système. Mais parfois, pour des raisons économiques, ce n'est plus tout à fait vrai. Dans le cas de l'Avastin, même si cela représente un petit nombre de prescriptions parmi tant d'autres, le système craque, lance Severin Schwan.

Et de préciser :

"Dans certaines villes et certains hôpitaux, les patients peuvent bénéficier de l'Avastin pour certaines prescriptions contre le cancer du sein, mais dans d'autres ce n'est pas le cas."

Néanmoins, la radiation partielle de l'Avastin de la liste en sus ne devrait pas avoir un impact financier significatif sur les revenus de ce blockbuster, précise le PDG de Roche.

Un service médical jugé insuffisant

Dans le détail, sur décret du ministère santé du 24 mars 2016, l'Avastin a été retiré de la liste en sus à partir du 1er septembre pour les cancers du seins métastatique (lorsque les cellules cancéreuses se propagent dans un autre organe du corps) en première lignes en association au paclitaxel (une molécule utilisée en chimiothérapie et en association avec la capécitabine (médicament anticancéreux). Le service médical rendu par la molécule pour ces prescriptions avait été également jugé insuffisant par la Haute autorité de Santé en avril.

Désormais, pour ces prescriptions contre le cancer du sein, les hôpitaux décident ou non d'appliquer ce traitemens, mais ne bénéficient pas du remboursement de l'assurance maladie quoi qu'il arrive.