Pétrole : une stabilisation à 100 dollars le baril en 2014 ?

Par latribune.fr  |   |  441  mots
Une mésentente entre l'Arabie, l'Iran et l'Irak pourrait au contraire "conduire à une pression baissière forte", tandis qu'une instabilité géopolitique persistante entraînerait à nouveau des fluctuations des cours entre 100 et 120 dollars par baril, comme en 2013.
L'organisme de recherche IFP EN table sur une offre excédentaire l'année prochaine, et par conséquent sur une baisse des prix.

100 dollars le prix du baril de pétrole brut. Tel est le pronostic de l'organisme de recherche IFP Energies nouvelles, présenté ce jeudi lors d'une conférence de presse au Musée des Arts et Métiers à Paris. Une tendance baissière qui suivrait la trajectoire actuelle puisque les prix ont déjà (légèrement) reculé en 2013, avec un baril de Brent à 108 dollars en moyenne contre 111 dollars en 2011 et 2012. 

Et pour cause, selon le président de l'institut Olivier Appert, "globalement, un surplus d'offre est un scénario envisageable en 2014". Ce qui implique donc une baisse des prix.

Une hausse de la production

Dans le détail, une hausse de la production est envisageable cette année en Libye et en Irak, deux pays en proie à une forte instabilité, ainsi qu'en Iran en cas de levée de l'embargo pétrolier cet été.  "Entre Iran et Libye, c'est un retour potentiel de 2 millions de barils par jour en 2014", a précisé Olivier Appert.

Les Etats-Unis ne sont pas en reste:

"Il faudra aussi compter sur la montée en puissance des huiles de schiste aux Etats-Unis: un million de barils par jour supplémentaires sont prévus en 2014, ce qui porterait la production totale de liquides à près de 11 millions de barils par jour".

Pour l'heure, l'Oncle Sam interdit les exportations de brut produit sur leur territoire, hormis vers le Canada. Mais cette interdiction est actuellement contestée, notamment par les compagnies pétrolières, à l'heure où la production américaine de brut bondit grâce à l'exploitation des ressources d'hydrocarbures dites non conventionnelles.

L'Arabie saoudite fera en sorte d'éviter l'effondrement des cours

Dans ce contexte, "l'Arabie saoudite sera amenée à jouer son rôle historique de "swing producer" pour éviter un effondrement des cours". Le royaume devra ainsi ajuster sa production pour garantir la stabilité des prix, a estimé Olivier Appert.

Selon lui, "ce pays a intérêt, pour des raisons budgétaires, comme d'ailleurs la plupart des pays de l'Opep, à une stabilisation du niveau des prix. Une entente par nécessité ou par raison devrait ainsi s'imposer entre les divers pays de l'Opep en dépit de leur opposition politique croissante. Un équilibre autour de 100 dollars par baril sera un bon compromis".

Une mésentente entre l'Arabie, l'Iran et l'Irak pourrait au contraire "conduire à une pression baissière forte", tandis qu'une instabilité géopolitique persistante entraînerait à nouveau des fluctuations des cours entre 100 et 120 dollars par baril, comme en 2013. Fin août, au moment de la question d'une possible intervention militaire en Syrie, certains experts anticipaient même une flambée des cours à 150 dollars le baril.