À la Conférence environnementale, François Hollande veut verdir son blason

Par Tiphaine Honoré  |   |  660  mots
François Hollande a martelé jeudi qu'il voulait obtenir "un accord historique" sur le climat à la COP21.
Le Président de la République et la ministre de l'Écologie Ségolène Royal ont lancé ce jeudi 27 novembre la 3e Conférence environnementale du quinquennat. L'objectif est de mettre sur les rails les chantiers liés à la transition énergétique et la Conférence Paris Climat 2015. Tour d'horizon des premières annonces.

Elle devra donner naissance à une feuille de route pour la transition écologique du gouvernement. La conférence environnementale réunit jeudi 27 et vendredi 28 novembre ministres, ONG, syndicats, patronat, élus et associations pour une "grande messe" de l'environnement, un an avant l'échéance internationale de la Conférence Paris Climat (COP21). Au Palais de l'Elysée, les trois grands chantiers que sont le climat, les transports durables et le thème "environnement et santé" ont déjà suscité des annonces. En voici les principales.

  • Obtenir un "accord historique" sur le climat

Alors que Paris reçoit en décembre 2015 la Conférence Paris Climat, qui doit amener les Etats à s'entendre sur des mesures contraignantes pour limiter le réchauffement de la planète, François Hollande a martelé jeudi qu'il voulait y obtenir "un accord historique".

"Parce que, à un moment, il faut aussi laisser sa trace et la trace que nous allons laisser tous ensemble, c'est un accord historique sur le climat et, je l'espère, une exemplarité en matière de transition énergétique", a déclaré le chef de l'État.

Pour ce qui est des actions concrètes de la France, ce dernier a indiqué la suppression de "tous les crédits" à l'exportation "accordés aux pays en développement dès lors qu'il y a utilisation du charbon ". Mais pas de nouvel objectif chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), au delà de la loi de Transition énergétique, qui prévoit leur division par quatre en 2050, le fameux "facteur 4".

  • Recourir davantage aux référendums locaux

La mort du jeune manifestant Rémi Fraisse sur le chantier du barrage de Sivens et la polémique autour de l''intérêt du projet ont poussé le gouvernement à réagir. Sans compter l'ouverture mercredi 26 novembre par Bruxelles d'une procédure d'infraction pour "violation présumée de la directive sur l'eau". Las de ces contentieux avec les populations et les associations —comme pour l'aéroport Notre Dame des Landes— François Hollande a indiqué qu'il souhaitait recourir à des référendums locaux dès lors que des projets d'aménagement du territoire aboutissent à des situations de blocage. Dans mois de six mois des "propositions" en matière de "démocratie participative" sur l'impact écologique de ces projets devront être faites.

  •  Aller "plus loin" dans l'interdiction des insecticides et protéger la biodiversité

Il faudra aller "plus loin" dans l'interdiction des insecticides néonicotinoïdes, à l'origine de la disparition de colonies d'abeilles selon les apiculteurs. "Un moratoire européen concernant trois néonicotinoïdes a été décidé à notre initiative. Nous irons plus loin et la France portera elle-même ce dossier au plan communautaire", a indiqué le président.

"Une grande attention doit être portée à la situation sanitaire des pollinisateurs, des pesticides, et des perturbateurs endocriniens", a-t-il ajouté. Car l'environnement est lié à la santé a rappelé François Hollande, mentionnant le Plan national santé environnement présenté en Conseil des ministres pour "nous protéger, nous préserver et prévenir les risques".

Enfin, le chef de l'État a rappelé qu'une agence française de la biodiversité allait être créée en 2015, alors que la loi sur la biodiversité devrait être présentée au Parlement en mai. "Nous allons franchir une nouvelle étape dans la biodiversité".

  •   16.000 bornes pour les voitures électriques installées "prochainement"

Cette fois c'est le ministre de l'Economie qui en a fait l'annonce lors de la conférence. Selon Emmanuel Macron, un opérateur privé devrait annoncer "la semaine prochaine" l'installation de "16.000 bornes" de recharge "avec de l'argent privé". Le déploiement de ces infrastructures constitue l'une des principales mesures de la loi sur la Transition énergétique, dont l'objectif est d'atteindre les 7 millions de points de recharge d'ici 2030.