Alstom inaugure ses deux usines d'éoliennes marines à Saint Nazaire

Par Tiphaine Honoré  |   |  389  mots
Déjà installées sur les côtes belges au large d'Ostende, Alstom décrit les éoliennes Haliade comme : "plus efficaces avec un rendement de 15% supérieur à celui des éoliennes en mer existantes".
L'éolien "offshore" est un point clé de l'avenir énergétique français pour Manuel Valls et Ségolène Royal, qui font le déplacement mardi 2 décembre en Loire-Atlantique à l'occasion de l'inauguration des deux premières usines françaises de ce type. Un soutien affiché pour une filière encore en éclosion dans l'Hexagone.

Alstom poursuit son pari industriel de l'énergie marine. Des usines qu'inaugure le groupe français va sortir une partie des éoliennes Haliade 150, "les plus puissantes" du marché selon leur fabriquant, avec leurs 6 mégawatts. Déjà installées sur les côtes belges au large d'Ostende, Alstom les décrit comme "plus efficaces avec un rendement de 15% supérieur à celui des éoliennes en mer existantes, leur permettant ainsi d'alimenter en électricité l'équivalent d'environ 5 000 foyers".

Des doutes sur la rentabilité

Un argument de poids face à la prudence exprimée par les bailleurs de fonds comme la Société Générale. Les investisseurs français doutent en effet que l'éolien offshore soit "bankable", rappelait début octobre GreenUnivers.

Le prix de production de l'électricité reste élevé, à près de 200 euros le mégawattheure (MWh) reconnaissait le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) Jean-Louis Bal, cité par Le Figaro. Mais en baissant les coûts, notamment par la réduction des délais de construction, ce prix pourrait atteindre la fourchette de 100 à 120 euros à moyen terme, estimait-il. Une prévision soutenue par Alstom qui espère faire des économies d'entretien —les coûts étant très importants en mer— avec la turbine de l'éolienne Haliade, décrite comme robuste et "fiable".

Un point clé pour l'emploi

Côté gouvernemental, la ministre de l'Écologie mise sur la filière de l'éolien en mer pour accélérer la transition énergétique de la France... et pour créer des emplois "verts".

"L'inauguration de cette nouvelle usine d'Alstom à Saint-Nazaire (...) est la preuve que la transition énergétique peut créer des emplois, qualifiés et durables : cette usine va créer 300 emplois directs et 2000 emplois indirects" a annoncé Ségolène Royal dans un communiqué mardi à l'issue de l'inauguration.

La ministre a rappelé qu'en France, deux appels d'offres ont déjà permis de lancer la construction de 6 parcs offshore, pour une puissance totale de 3.000 MW : "on estime que 10 000 emplois directs et indirects vont être créés en France pour satisfaire cette ambition".

Il faudra attendre le premier trimestre 2015 pour que les usines de Saint Nazaire produise les premières nacelles et les alternateurs des éoliennes Haliade 150. Les mâts et les pales proviendront quant à eux des usines Alstom de Cherbourg, pour livrer d'abord les Etats-Unis.