Climat : Paris main dans la main avec Leonardo DiCaprio

Par Giulietta Gamberini  |   |  571  mots
Le film suit en effet Leonardo DiCaprio, nommé en 2014 Messager de la paix par l'Onu, dans son voyage aux quatre coins du monde pour constater la réalité et les effets du changement climatique.
Lundi soir, Anne Hidalgo a mis à disposition le Théâtre du Châtelet pour la première parisienne du film documentaire Avant le déluge (Before the flood), réalisé par Fisher Stevens et interprété et coproduit par Leonardo DiCaprio, présents à Paris pour l'occasion. L'objectif : promouvoir la lutte contre le réchauffement climatique qui, malgré sa méditation croissante, peine à percer le cœur du grand public.

Prenez une ville qui, depuis le succès de la COP 21, se veut la capitale mondiale de la lutte contre le changement climatique. Ajoutez une star américaine du cinéma qui, depuis vingt ans, cumule succès de public et de critique, et qui dès le début de sa carrière affiche son engagement écologique. Le tout accompagné par une marque internationalement célèbre comme le National Geographic Channel, spécialisée dans la production et programmation d'émissions scientifiques et d'exploration. Vous aurez le mix idéal pour promouvoir, au-delà du cercle des initiés, un message qui malgré sa méditation croissante peine à percer le cœur du grand public: la lutte contre le réchauffement climatique est désormais une urgence, qui va obliger tous les Terriens à revoir leur train ou leurs perspectives de vie.

Lundi 16 octobre, en mettant à disposition le théâtre du Châtelet pour la première parisienne du film documentaire Avant le déluge (Before the flood),  réalisé par Fisher Stevens et interprété et coproduit par Leonardo DiCaprio, Anne Hidalgo a fait ce pari. Devant une salle comble malgré une liste nominative  bouclée douze heures plus tôt et une queue d'une heure pour passer les contrôles de sécurité, la maire de Paris a ainsi rappelé par exemple que, malgré l'attachement de nombre de Franciliens à la voiture, de nouvelles modalités de mobilité urbaine devront désormais être privilégiées. La présence de Leonardo DiCaprio à ses côtés, et le documentaire qui allait suivre, ne pouvaient que renforcer la légitimité de ses propos.

La sortie prévue juste avant la présidentielle américaine

Le film suit en effet Leonardo DiCaprio, nommé en 2014 Messager de la paix par l'ONU, dans son voyage aux quatre coins du monde pour constater la réalité et les effets du changement climatique. Ses découvertes "terrifiantes" ont la force de l'image:  de la rapide fonte des glaces (9 mètres d'épaisseur en cinq ans dans l'île Baffin dans l'Arctique), aux travaux de surélévation des routes entrepris à Miami pour sauver la ville des inondations (400 millions de dollars pendant une cinquantaine d'années), des feux de forêts à Sumatra pour libérer de la terre au profit de la culture des palmiers à huile aux exploitations des gisements de sables bitumineux au Canada, le spectateur et l'acteur sont confrontés ensemble aux coûts du consumérisme occidental.

Heureusement, puisque le sentiment de culpabilité parvient difficilement à sauver le monde, Leonardo DiCaprio rencontre aussi nombre de scientifiques et entrepreneurs explorant les solutions pour corriger la trajectoire, tels que le fondateur de Tesla et SolarCity Elon Musk et l'austronaute de la Nasa Piers Sellers. Une place particulière est réservée à la rencontre de l'acteur avec le Pape François, auteur d'une encyclique dédiée au climat, à qui "Leonardo" offrira un livre sur l'oeuvre qui à son sens constitue l'allégorie de la déchéance de la planète : Le Jardin des délices de Jérôme Bosch. Et en période préélectorale (le 8 novembre, les Américains voteront pour la présidentielle), l'opposition entre l'engagement environnemental de Barack Obama et les prises de positions climato-sceptiques de Donald Trump est aussi soulignée. Le film sera diffusé gratuitement le 30 octobre prochain sur National Geographic Channel, puis pendant 7 jours sur leur chaîne Dailymotion.