Climat : l'offensive contre les gaz HFC s'ouvre à Kigali

Utilisés depuis les années 1990 en remplacement des chlorofluorocarbures (CFC), principaux responsables de la destruction de la couche d'ozone, les hydrofluorocarbures sont pourtant de redoutables gaz à effet de serre. La communauté internationale discute jeudi et vendredi de leur élimination progressive.
Les HFC sont utilisés depuis les années 1990 dans la réfrigération, l'air conditionné, certains aérosols et la fabrication de mousses isolantes.

A quelques semaines de la COP 22, une importante bataille dans la lutte contre le réchauffement climatique se déroule les 13 et 14 octobre au Rwanda. Les représentants de 197 pays, dont une quarantaine de ministres et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, doivent participer à Kigali à la 28e réunion des parties au Protocole de Montréal sur la protection de la couche d'ozone. Au programme notamment, la discussion d'un amendement à ce traité qui prévoit l'élimination progressive des hydrofluorocarbures (HFC), de redoutables gaz à effet de serre (GES) utilisés dans la réfrigération, l'air conditionné, certains aérosols et la fabrication de mousses isolantes.

1,7 gigatonne d'équivalent CO2 évitables chaque année

Leur élimination pourrait réduire de 0,5°C le réchauffement mondial d'ici à 2100, selon une étude publiée en 2015 par l'Institute for governance and sustainable development (IGSD). A l'horizon 2030, elle permettrait d'éviter jusqu'à 1,7 gigatonne d'équivalent CO2 par an, soit les émissions annuelles du Japon.

Parvenir à l'adoption de l'amendement serait donc un pas important dans la mise en oeuvre de l'Accord de Paris, ainsi qu'un signal positif en vue de la prochaine grande conférence annuelle sur le climat prévue à Marrakech (Maroc) du 7 au 18 novembre. Les promesses faites à Paris "vont sonner creux si nous n'obtenons pas une date butoir rapprochée pour l'élimination des gaz HFC", a fait valoir dans un communiqué Wael Hmaidan, de l'ONG Climate Action Network, appelant à un "accord ambitieux".

Un consensus en vue

Les HFC sont utilisés depuis les années 1990 en remplacement des chlorofluorocarbures (CFC), principaux responsables de la destruction de la couche d'ozone, interdits par le Protocole de Montréal à compter de 1989. L'idée d'un amendement pour leur suppression a été lancée en 2009, après le constat de leurs effets désastreux sur le climat.

Leur élimination progressive fait consensus, des alternatives existant déjà, mais "il y a de grandes différences concernant la vitesse à laquelle ils sont prêts à agir", souligne David Doniger, de l'ONG Natural Resources Defense Council. Plusieurs projets d'amendements, proposant différentes dates pour le "gel" de la production et de la consommation de HFC, avant une diminution progressive à des rythmes variables, sont donc sur la table. Les pays riches sont invités à agir plus tôt et plus rapidement que les pauvres.

80 millions de dollars déjà promis

Le vote de l'amendement ne devrait pas intervenir avant vendredi soir.  Mais la question du financement de la transition se pose aussi. Les négociateurs devront notamment se mettre d'accord sur l'aide à apporter aux pays en voie de développement. Fin septembre, 16 pays (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France...) et 19 organismes et donateurs privés réunis à New York ont promis 80 millions de dollars (71,5 millions d'euros).

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 13/10/2016 à 12:18
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Et encore une fois qui paye pour que les multinationales et autres respectent les Lois ? LE contribuable. Individualisation des gains et socialisation des pertes le néolibéralisme ne peut pas fonctionner.

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