EDF : le démantèlement de réacteurs repoussé de plusieurs dizaines d'années

Par latribune.fr  |   |  381  mots
Les réacteurs concernés, arrêtés depuis plus d'une trentaine d'années, sont implantés sur les sites de Saint-Laurent-des Eaux (Loir-et-Cher), Chinon (Indre-et-Loire) et Bugey (Ain).
EDF a présenté "sa volonté de mener à bien le démantèlement complet d'un réacteur avant de commencer le démantèlement des autres réacteurs"' nucléaires, selon l'Autorité de sûreté nucléaire. Le premier démantèlement complet, celui de la centrale nucléaire de Chinon, devrait être fini à l'horizon 2050.

Plombé par des dépréciations d'actions et la baisse du prix de l'énergie, EDF cherche désormais à repousser le démantèlement de certains réacteurs nucléaires à l'arrêt. Le décalage serait de "plusieurs décennies", a annoncé l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). C'est lors d'une audition datée du 29 mars 2016 qu'EDF a informé l'ASN qu'elle retenait une nouvelle stratégie de démantèlement. Selon l'ASN, "celle-ci modifie significativement la méthode, le rythme des démantèlements et les scénarios associés".

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L'ASN "a demandé à EDF de rendre public et de justifier de manière détaillée ce changement, en démontrant le respect des exigences législatives relatives au 'démantèlement dans un délai aussi court que possible' de l'ensemble de ses réacteurs".

Réaliser un démantèlement complet avant d'entamer les autres

EDF a présenté "sa volonté de mener à bien le démantèlement complet d'un réacteur avant de commencer le démantèlement des autres réacteurs, dans le but de bénéficier du retour d'expérience associé", relève l'ASN. Or, selon les dispositions législatives en vigueur, les opérations de démantèlement doivent être "mises en œuvre dans un délai aussi court que possible".

Les réacteurs concernés, arrêtés depuis plus d'une trentaine d'années, sont implantés sur les sites de Saint-Laurent-des Eaux (Loir-et-Cher), Chinon (Indre-et-Loire) et Bugey (Ain).

"On a décidé de faire évoluer notre scénario industriel de démantèlement pour ces réacteurs graphite-gaz, en particulier en ce qui concerne le bloc réacteur", explique à l'AFP un porte-parole d'EDF. Concernant les échéances, EDF parle d'un horizon 2030-2050 pour la tête de série, et de 2060 pour les autres réacteurs. D'après les calculs du Monde, le premier démantèlement d'un réacteur graphite-gaz -celui de Chinon- serait ainsi repoussé de 2037 à 2050 voire 2060. Sachant qu'EDF attend un démantèlement complet pour entamer la procédure sur les autres réacteurs, certains pourraient rester dans le paysage français encore un long moment.

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(avec AFP)