
Dans un article publié ce vendredi sur son site internet, Le Monde révèle le montant que l'Etat serait prêt à verser à EDF pour compenser la fermeture anticipée de Fessenheim : entre 80 et 100 millions d'euros. Selon le quotidien, la somme a été annoncée par Ségolène Royal, ministre de l'Energie, dans un courrier confidentiel adressé au Pdg d'EDF, Jean-Bernard Lévy.
Une estimation qui a surpris plusieurs responsables de l'entreprise. Le Monde en cite plusieurs qui parlent d'une situation "surréaliste" ou bien "apocalyptique". La somme de 100 millions semble en effet bien dérisoire rapportée aux premières analyses. En septembre 2014, un rapport parlementaire évoquait la somme de 5 milliards d'euros, provoquant la colère de la ministre : "Je ne [céderai] pas face à la pressions des lobbies et à ces faux chiffres", avait-elle lancé à l'époque. D'après Le Monde, les dirigeants d'EDF espèrent aujourd'hui une enveloppe de 2,5 à 3 milliards d'euros.
Négociations toujours en cours
Fin avril, Jean-Bernard Lévy avait reconnu devant le Sénat qu'il était entré en négociation avec l'Etat sur une indemnisation. "Ségolène Royal a désigné, il y a cinq ou six semaines, un négociateur", avait alors expliqué le patron d'EDF. L'indemnisation ira aux actionnaires de Fessenheim (EDF mais aussi l'allemand EnBW et les suisses Alpiq, Axpo et BKW).
Jean-Bernard Lévy était en revanche resté prudent sur le chiffrage : "Il y a un préjudice subi par EDF du fait de la privation qu'aura EDF lors de la fermeture d'un outil nucléaire (...) qui fonctionne bien (...). Et donc le préjudice qui est, je crois, indiscutable, nécessite d'être chiffré", avait-il expliqué. Une fois qu'un accord aura été trouvé sur le montant de l'indemnisation, le conseil d'administration d'EDF devra l'approuver et préparer la fermeture du site.
Une promesse qui date
La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim faisait partie des promesses de campagne de François Hollande. Mais la date précise de fermeture a évolué au cours de son mandat: d'abord annoncée pour fin 2016, elle devient imprécise en septembre dernier. A l'époque, Ségolène Royal reconnait qu'il faut attendre la mise en service -- plusieurs fois reportée -- de l'EPR de Flamanville : "Quand Flamanville ouvrira [normalement au 4e trimestre 2018, ndlr], Fessenheim devra fermer." Cette déclaration sème le trouble dans la majorité et la ministre doit clarifier sa position via un tweet :
Le 25 avril, François Hollande affirme lors de la conférence environnementale que "le décret d'abrogation de l'autorisation d'exploiter la centrale de Fessenheim sera pris cette année", mais sans s'avancer sur une date précise de fermeture.
(Avec AFP)
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