Electricité : Royal limite la hausse des tarifs contre l'avis du régulateur

Par latribune.fr  |   |  379  mots
Les tarifs réglementés de l'électricité augmenteront en moyenne de 2,5% à partir du 1er août 2015.
Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie l'a confirmé jeudi 16 juillet, les tarifs réglementés de l'électricité augmenteront en moyenne de 2,5% à partir du 1er août 2015.

Suite à la publication d'un rapport de la commission de régulation de l'énergie (CRE), Ségolène Royal s'est exprimée sur RMC ce matin pour confirmer qu'il y aura bien une augmentation des tarifs réglementés de l'électricité chez EDF.

Si le rapport de la CRE préconisait des augmentations de prix comprises entre 3,5% et 8% pour compenser l'insuffisance des hausses depuis 2012, la ministre a clairement dit que rien de tel n'arriverait :

"Vous connaissez mon combat pour le pouvoir d'achat des français. Je leur ai répondu non, car c'est aussi à EDF de faire des économies de production et des gains de productivité, c'est à EDF de faire des efforts en terme de train de vie et de dépenses."

Ségolène Royal a aussi précisé que cette augmentation ne toucherait pas certains consommateurs, notamment les artisans, les commerçants et les petites entreprises.

Le mécontentement des fournisseurs d'électricité

Malgré une hausse de son bénéfice net de 5,2% en 2014, EDF continue de demander une hausse des tarifs. Mais l'entreprise n'est pas la seule à dénoncer cette stagnation des prix.

Du côté de ses concurrents, les recours juridiques se multiplient auprès du conseil d'Etat pour réclamer l'alignement de l'opérateur historique sur les réels coûts de production. Mais la plus haute juridiction administrative du pays a déjà rappelé à l'ordre le gouvernement en annulant un arrêté décidé en 2012 limitant la hausse des tarifs à 2%. Cette décision avait alors contraint EDF à ajuster ses tarifs de manière rétro-active.

Depuis 2007, les fournisseurs d'électricité sont ouverts à la concurrence. EDF n'a donc plus le monopole, mais l'Etat reste le régulateur des tarifs à travers la CRE. Ces dernières années, les interventions des pouvoirs publics pour empêcher ou arrêter des hausses de tarifs ont d'ailleurs été fréquentes.

Pour garder le contrôle, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie a d'ailleurs fait passer un décret en octobre 2014 qui réforme la méthode de calcul du prix de l'électricité. Il s'agit de la "méthode d'empilement", qui consiste à établir les tarifs réglementés en fonction des coûts d'acheminement de l'électricité, et non plus seulement des coûts comptables.