Nucléaire : la facture de Fukushima multipliée par deux

Par latribune.fr  |   |  325  mots
Il faudra au moins trente à quarante années pour récupérer le combustible fondu dans trois unités de la centrale nucléaire de Fukushima et nettoyer les lieux.
L'accident nucléaire de mars 2011 coûtera finalement 177 milliards d'euros, avancés par le gouvernement japonais à la compagnie exploitante de la centrale, Tepco.

Démantèlement des installations, dédommagement des riverains et décontamination de l'environnement... Après l'accident nucléaire de Fukushima de mars 2011, le gouvernement japonais a confirmé vendredi 9 décembre s'attendre à un quasi doublement de la facture. Il faudra dépenser 21.500 milliards de yens (177 milliards d'euros): un chiffre drastiquement revu à la hausse par rapport à la précédente estimation en date de fin 2013, et qui avait déjà filtré la semaine dernière dans la presse.

Le coût du démantèlement multiplié par quatre

Selon un document du ministère de l'Industrie (Meti), le démantèlement des réacteurs et les travaux sur le site devraient notamment coûter 8.000 milliards de yens, soit quatre fois plus que ce qui avait été envisagé précédemment. Il faudra au moins trois à quatre décennies pour récupérer le combustible fondu dans trois unités et nettoyer les lieux.

La somme consacrée aux indemnisations des victimes a également été réévaluée, à 7.900 milliards de yens, tout comme celle relative aux opérations de décontamination des environs du site, désormais estimée à 4.000 milliards de yens.

Un prêt à Tepco

Ces nouvelles prévisions ont été élaborées par un comité d'experts mandatés par le gouvernement pour étudier la répartition des coûts entre le gouvernement, la compagnie exploitante de la centrale accidentée, Tokyo Electric Power (Tepco), et les autres parties prenantes.

L'Etat avance pour l'heure cet argent à Tepco par le biais d'un fonds spécialement créé auquel contribuent aussi les autres fournisseurs d'électricité. La compagnie est censée rembourser ultérieurement les sommes prêtées, mais l'échéance n'est pas définie et le gouvernement pourrait même accroître son soutien financier au groupe pour l'aider à supporter ces coûts exorbitants.