Nucléaire : feu vert sous conditions au redémarrage des réacteurs EDF

La remise en route de ces capacités de production électrique est une bonne nouvelle pour la sécurité d'approvisionnement électrique de la France cet hiver. Mais, si l'ASN se veut rassurante sur l'état du parc nucléaire français, elle demandera néanmoins des vérifications réacteur par réacteur et des tests sur "pièces sacrificielles".
La centrale de Gravelines, dans le Nord, fait partie des sites concernés.

C'est un "oui mais" vu les précautions oratoires prises par le gendarme nucléaire dans son communiqué. Après les arrêts en cascade de réacteurs nucléaires pour contrôle de composants qui ont suivi la découverte par EDF des malfaçons sur l'EPR de Flamanville et surtout l'affaire des dossiers de fabrication falsifiés aux Forges du Creusot, propriété d'Areva, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) donne aujourd'hui son feu vert au redémarrage des unités concernées en ces termes :

"L'ASN considère que le redémarrage des réacteurs concernés peut être envisagé", mais, "des vérifications propres à chaque réacteur restent nécessaires".

L'ASN précise en outre que chaque redémarrage restait soumis à son accord. Ces contrôles ont été décidés après la découverte, sur des générateurs de vapeur fabriqués par le japonais Japan Casting & Forging Corp (JCFC) ou par Areva Creusot Forge, d'un risque de rupture de certaines pièces présentant une teneur anormalement élevée en carbone dans l'acier constitutif de leur fond.

L'ASN demande un programme de tests sur de vraies pièces

L'ASN estime que, pour une dizaine de réacteurs de 900 mégawatts (MW), "les justifications génériques apportées par EDF sont acceptables" mais ajoute un nouveau bémol en estimant qu'elles devront être confirmées par "un programme d'essais sur des pièces sacrificielles représentatives".

Pour une dizaine de réacteurs de 900 mégawatts (MW), l'ASN estime que "les justifications génériques apportées par EDF sont acceptables" mais qu'elles devront être confirmées par "un programme d'essais sur des pièces sacrificielles représentatives". Mais pour deux réacteurs de 1.450 MW, l'Autorité attend en outre d'EDF des "compléments" d'information.

L'ASN a aussi demandé au groupe de réaliser des contrôles complémentaires, de mettre en place des mesures spécifiques d'exploitation et de procéder à des compléments d'essais ou d'études pour le moyen terme.

"Le plus dur a été fait (...), 95% des vérifications ont été faites et les 5% (restants consistent) juste à vérifier que les générateurs de vapeur d'un réacteur rentrent bien dans les clous de la démonstration générale", a déclaré son président Pierre-Franck Chevet, lors d'une conférence de presse.

Quatre autres réacteurs arrêtés d'ici à janvier 2017

Selon les indications fournies par EDF à RTE, sa filiale en charge des lignes à haute tension françaises, les sept réacteurs d'ores et déjà contrôlés - Civaux 2, Bugey 4, Dampierre 3, Gravelines 2 et Tricastin 1, 3 et 4 - doivent redémarrer le 31 décembre. Une porte-parole d'EDF a également indiqué que l'électricien public prenait acte des annonces de l'ASN et qu'il mobilisait ses équipes pour assurer le redémarrage "dans les meilleurs délais" des réacteurs actuellement arrêtés. Le groupe a en outre prévu d'arrêter quatre autres réacteurs d'ici à la mi-janvier (Civaux 1, Gravelines 4, Fessenheim 1 et Tricastin 2) pour procéder là aussi à des contrôles sur les générateurs de vapeur à la demande de l'ASN.

EDF demande un délai pour contrôler Civaux 1 et Tricastin 2

Selon l'Autorité, EDF souhaite toutefois obtenir jusqu'à fin mars pour contrôler deux d'entre eux (Civaux 1 et Tricastin 2), une demande qui doit encore être examinée. Par ailleurs, l'ASN a précisé que le réacteur B1 de Saint-Laurent-des-Eaux, lui aussi concerné, n'avait pour sa part pas besoin d'être spécialement arrêté pour vérification.

Les contrôles exigés par l'ASN ont contraint EDF à revoir à la baisse ses prévisions annuelles le 3 novembre, pour la deuxième fois en quelques semaines.

Début novembre également, RTE avait de son côté prévenu que la sécurité d'approvisionnement électrique de l'hiver 2016-2017 en France s'annonçait "plus délicate" à assurer que lors des hivers précédents en raison d'une disponibilité "historiquement basse" du parc nucléaire.

L'action EDF a terminé la séance en hausse de 2,28% après les annonces de l'ASN.

(Avec Reuters)

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Commentaire 1
à écrit le 06/12/2016 à 14:09
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De mal en pis.EDF depuis les années 80 remplace les couvercles de cuve de réacteur et des générateurs de vapeur pour cause de fissures ! Hélas ce n'est pas nouveau mais jusqu'à présent s'était passé sous silence radio ! La gabegie continue mais cher ...

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