Obsolescence programmée : un "indice de réparabilité" verra le jour en 2020

Par latribune.fr  |   |  419  mots
"S'il ne fonctionne pas, nous passerons aux sanctions et aux mesures contraignantes", a prévenu la secrétaire d'Etat, en suivant ainsi une approche déjà appliquée aux metteurs sur le marché de plastique. (Crédits : Reuters)
Calculé selon dix critères, il doit apporter au consommateur une information "utile et pragmatique". Un groupe de travail a commencé à l'élaborer il y a deux semaines.

Encore un pas dans la lutte contre l'obsolescence programmée. Les produits électroniques et électroménagers seront dotés au 1er janvier 2020 d'un "indice de réparabilité", calculé selon dix critères, afin de lutter contre l'obsolescence programmée, a annoncé mardi Brune Poirson.

Afin d'élaborer cet indice, qui donnera lieu à une note sur dix, un "groupe de travail", dont fait partie Fnac Darty, a débuté ses travaux "la semaine dernière", a expliqué la secrétaire d'Etat lors d'une visite du LaboFnac à Massy (Essonne), en saluant le travail "précurseur et visionnaire" de l'enseigne. Il rendra ses conclusions "d'ici la fin de l'année" pour une mise en place de l'indice au 1er janvier 2020, a précisé Brune Poirson, en rappelant que l'obsolescence programmée constitue un délit passible de sanctions depuis 2015.

Une incitation pour les fabricants

L'objectif de cet indice est d'apporter au consommateur une information "utile et pragmatique", tout en étant incitatif pour les fabricants et sans créer une énième "norme absurde", a-t-elle ajouté.

"S'il ne fonctionne pas, nous passerons aux sanctions et aux mesures contraignantes", a prévenu la secrétaire d'Etat, en suivant ainsi une approche déjà appliquée aux metteurs sur le marché de plastique.

Brune Poirson a également souligné la "nécessité de formations dans le domaine de la réparabilité", en rappelant que le secteur de l'économie circulaire, qui s'appuie aussi sur des pratiques telles que le réemploi et le recyclage, correspond à "300.000 emplois potentiels, locaux et non délocalisables".

La Fnac, "premier réparateur de France"

Le LaboFnac, qui existe depuis 40 ans, teste les produits (appareils photos, électroménager, ordinateurs, téléphones portables, téléviseurs, accessoires audio, etc) vendus par l'enseigne, à qui il attribue des étoiles.

"Nous sommes le premier réparateur de France, avec 2,5 millions de produits réparés par an", a souligné le directeur général de Fnac Darty, Enrique Martinez.

L'enseigne a présenté, elle, son "indice LaboFnac de réparabilité" sur 100 points, désormais disponible pour les ordinateurs portables et conçu en collaboration avec le ministère de la Transition écologique, dans le cadre de la Feuille de route pour une économie circulaire présentée le 23 avril"Cet indice, on le soutient et on y croit, on pousse vers plus de transparence, notamment nos partenaires industriels", a ajouté Enrique Martinez, dont la société s'est récemment engagée à prendre quatre engagements "pour allonger la durée de vie des produits".

(Avec AFP)