Le Maroc inaugure la première ligne à grande vitesse d'Afrique

Par latribune.fr  |   |  399  mots
Sur la portion de voie dédiée, les 12 rames à deux étages construites par Alstom circuleront à 320 km/h (Illustration). (Crédits : Charles Platiau)
Le TGV marocain permettra, d'ici fin novembre, de relier Casablanca et Tanger, les deux grands pôles économiques du pays, en 2 heures au lieu de 5 heures actuellement. L'inauguration, prévue ce jeudi, s'est faite en présence d'Emmanuel Macron et du roi Mohammed VI.

Le Maroc a inauguré, ce jeudi, la première ligne de TGV africaine. Construite entre Tanger et Kenitra, cette ligne à grande vitesse de 200 kilomètres s'étend jusqu'à Casablanca. Elle relie les deux régions les plus dynamiques du royaume : Casablanca et Tanger. Alors qu'il faut actuellement 4h45 pour effectuer ce trajet, ce projet, ainsi que les triplement des voies entre Kenitra et Casablanca, permet désormais de réduire ce temps de transport à 2h10. Il sera désormais possible de faire l'aller-retour en une journée ce qui n'était auparavant envisageable qu'en avion. Les premiers billets seront mis en vente après l'inauguration officielle et la ligne sera ouverte aux voyageurs ordinaires d'ici la fin du mois.

La France a fortement soutenu le projet et le président Emmanuel Macron s'est rendu sur place, ce jeudi, pour inaugurer la ligne en compagnie du roi Mohamed VI. C'est "un projet phare de la relation bilatérale", entre la France et Maroc souligne l'Elysée. Le chef de l'Etat français a voyagé avec le roi du Maroc à bord du train rapide au départ de Tanger, grand hub maritime entre l'Afrique et l'Europe, jusqu'à Rabat, la capitale administrative. Emmanuel Macron était accompagné des patrons des entreprises françaises ayant participé au projet : Alstom (fourniture des rames), le consortium Ansaldo-Ineo (signalisation et télécoms), Cegelec (sous-stations électriques) et le consortium Colas Rail-Egis Rail (voies et caténaires).

Six millions de passagers attendus

La SNCF, pour sa part, assure l'assistance à maîtrise d'ouvrage auprès de l'Office National des Chemins de Fer marocains (ONCF). Ce dernier table sur six millions de passagers après trois ans d'exploitation. Le coût de la LGV, financé à 50% par la France via différents prêts, s'élève à environ 23 milliards de dirhams (deux milliards d'euros), soit près de 15% de plus que les estimations initiales, mais très en deçà des coûts moyens européens, selon le ministère marocain des Transports.

Depuis son lancement, le projet a suscité des critiques, les usagers se plaignant régulièrement de l'état du réseau et des retards de train, deux points épinglés dans le dernier rapport de la cour de compte marocaine. Le débat a été relancé mi-octobre avec le déraillement d'un train-navette qui a fait 7 morts et 125 blessés à Kénitra (ouest), sur l'axe Tanger-Casablanca.

(Avec AFP)