Professions libérales : Macron compte trouver "des solutions concertées dans les prochaines semaines"

Par latribune.fr  |   |  615  mots
Selon Emmanuel Macron, "beaucoup de gens aujourd'hui sont en grève parce qu'on ne leur a pas dit la vérité ou qu'on a agité des fantasmes" et l'inquiétude "manifeste (...) repose sur des malentendus".
Le ministre de l'Economie a tenté mardi de rassurer ces professionnels en grève. Il insiste: le projet de réforme du gouvernement "n'est que très marginalement relatif aux professions réglementées".

Le gouvernement trouvera avec les professionnels libéraux "des solutions concertées", "dans les prochaines semaines". C'est ce que leur promet mardi le ministre de l'Économie Emmanuel Macron, afin d'aboutir à une réforme qu'il estime aussi "possible" que "souhaitable".

Le gouvernement tente ainsi de rassurer ces professionnels qui sont en grève ce mardi. Ils ont massivement répondu à l'appel pour une "journée sans professionnels libéraux" lancé par l'Union nationale des professions libérales (UNAPL) et manifesté dans toute la France contre le projet gouvernemental de réforme des professions réglementées. Les pharmaciens sont à la pointe de la mobilisation.

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"Un esprit constructif"

En marge d'une visite au siège parisien du constructeur automobile PSA Peugeot Citroën, le ministre a déclaré:

"Le travail continuera comme il a commencé, c'est-à dire dans un esprit constructif avec les professionnels".

"Avec tous les professionnels pour lesquels nous comptons mettre en oeuvre des réformes, il y a eu des réunions. (...) Il y a un dialogue qui est en cours, et aucune opposition".

Une réforme "pour la jeunesse"

"C'est notre volonté", a-t-il néanmoins souligné à propos de la réforme envisagée, qui est à ses yeux notamment nécessaire "pour que vous puissiez payer au bon prix certains produits et certains actes, qui aujourd'hui ne le sont pas". Elle devrait également permettre aux "professionnels dans certains secteurs" de "mieux s'organiser entre eux (...) et mieux faire face à la concurrence internationale. Penser qu'on peut vivre sans internet demain, y compris pour ces professions, ne sera pas vrai", a souligné le ministre.

"C'est une réforme aussi pour la jeunesse que je veux faire. Parce qu'aujourd'hui il y a des jeunes qui sont diplômés dans beaucoup de ces professions et qui n'auront jamais accès à une responsabilité pleine et entière parce qu'ils n'en ont pas les moyens, pas la possibilité", a-t-il précisé, affirmant: "C'est faux de dire que dans ce pays on ne doit rien changer".

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Pas de "dérégulation" ni de "financiarisation"

Cependant, selon Emmanuel Macron, "beaucoup de gens aujourd'hui sont en grève parce qu'on ne leur a pas dit la vérité ou qu'on a agité des fantasmes" et l'inquiétude "manifeste (...) repose sur des malentendus".

"En aucun cas il ne s'agit d'une déréglementation, d'une dérégulation. En aucun cas il ne s'agit d'une financiarisation", a affirmé le ministre, précisant: "Nous n'ouvrirons pas le capital des pharmacies, des notaires ou que sais-je à des partenaires financiers extérieurs, des banquiers, ou que sais-je encore, cela n'est pas vrai".

Parmi les mesures qui fâchent, il y a en effet l'ouverture du capital des sociétés d'exercice libéral (SEL) à des non-professionnels, qualifiée par le président de l'UNAPL, Michel Chassang, d'"inacceptable".

Mais Emmanuel Macron, qui a repoussé la réforme initiée par l'ancien ministre de l'Économie, Arnaud Montebourg à 2015 et assuré qu'elle serait limitée à de "petits déblocages", insiste:

Le projet de réforme du gouvernement "n'est que très marginalement relatif aux professions réglementées, ça n'est qu'un tout petit sujet".

Un mouvement suivi

Pourtant, mardi, selon le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, "87% de pharmacies" étaient fermées. D'autres professions médicales (dentistes, kinésithérapeutes, médecins), mais aussi juridiques (avocats, huissiers, notaires) ont participé à cette journée d'action.

Les notaires et les huissiers avaient déjà manifesté à Paris à la mi-septembre.

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