Le titre Casino s'effondre en Bourse après l'annonce des offres de reprise

Par latribune.fr  |   |  519  mots
Le siège historique de la Bourse de Paris au palais Brogniart. (Crédits : Regis Duvignau)
À la reprise de la cotation à la Bourse de Paris, après l'annonce de deux offres de reprise, l'action du distributeur Casino s'est encore effondrée de plus de 30%, tombant à son plus bas historique. Les propositions des milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière d'un côté et du trio d'hommes d'affaires Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari de l'autre doivent être examinées ce mercredi par le conseil d'administration et les financiers.

[Article publié le mercredi 5 juillet 2023 à 11h30 et mis à jour à 18h13] Les investisseurs ont bien froidement accueilli les deux offres de reprise du groupe Casino. Le cours de l'action du distributeur, en grande difficulté financière, a plongé de 32,94% à 3,07 euros, évoluant à ses plus bas historiques depuis la reprise de sa cotation mercredi.

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En grandes difficultés financières, le distributeur a reçu deux propositions de reprise. D'abord, celle des milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière. Le duo prévoit pour Casino une recapitalisation à hauteur de 1,8 milliard d'euros au total, dont 500 millions d'euros de conversion de dette en capital.

Kretinsky et Ladreit de Lacharrière face à Niel-Pigasse-Zouari

Pour rappel, le Tchèque Daniel Kretinsky, déjà actionnaire de Casino autour de 10% et qui souhaite en prendre le contrôle, est disposé à injecter 750 millions d'euros. À condition que la dette soit allégée, avec une augmentation de capital de plus d'un milliard d'euros à laquelle souscrirait à hauteur de 150 millions d'euros Marc Ladreit de Lacharrière (Fimalac), actionnaire lui aussi (12% du capital) et proche du PDG Naouri.

De l'autre côté de la table des négociations, la seconde offre vient du trio d'hommes d'affaires Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari. Ce dernier prévoit d'investir « avec ses partenaires financiers » 900 millions d'euros. Moez-Alexandre Zouari, important franchisé du groupe Casino en Ile-de-France et bon connaisseur du monde de la distribution, est appelé à prendre « la direction du groupe », si cette offre était avalisée. Avec un « projet industriel et social de long terme », cette proposition « bénéficie du soutien d'un groupe important de créanciers du groupe Casino », assure le trio qui s'était dit potentiellement prêt à investir jusqu'à 300 millions d'euros dans le cadre d'« un renforcement des fonds propres (avec d'autres acteurs) allant jusqu'à 1,1 milliard d'euros ».

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La dette conditionne l'avenir du groupe

Après avoir été examinées mardi par le conseil d'administration de Casino, ces deux propositions le seront par les créanciers du distributeur ce mercredi. En effet, le groupe qui compte 200.000 employés, dont le quart en France, plie sous le poids de sa dette, dont la restructuration conditionne l'avenir.

À l'heure actuelle, l'endettement net du groupe s'élève à 6,4 milliards d'euros et celui de sa maison-mère Rallye à environ 3 milliards d'euros. Le 30 juin dernier, Casino a annoncé lundi qu'il n'avait pas respecté l'obligation d'avoir une dette brute qui n'excède pas 3,5 fois son excédent brut d'exploitation.

Ces offres d'apport en fonds propres s'inscrivent dans le cadre de la procédure de conciliation entamée fin mai par le groupe. Casino tente de renégocier son important endettement avec ses créanciers, mais a aussi besoin de fonds propres. Il ne s'agit pas d'offres déposées devant la barre d'un Tribunal de commerce, comme dans le cas d'un redressement judiciaire par exemple. Dans le cadre d'une conciliation, c'est l'entreprise, en l'occurrence Casino, qui aura le fin mot quant aux solutions choisies.

(avec AFP)