Grande distribution : la justice validera le plan de sauvegarde de Casino fin février

Par latribune.fr  |   |  641  mots
Distribution Casino France comptait encore 50.000 salariés en France fin 2022 (Photo d'illustration). (Crédits : STEPHANE MAHE)
La semaine passée, le tribunal avait décidé de repousser les débats d'une semaine, accédant à la demande du Comité social économique central. Objectif, remédier autant que possible à l'absence d'un volet social dans le plan de sauvegarde. Pour rappel, le groupe de distribution en difficultés a conclu un accord avec ses concurrents Auchan, Intermarché et Carrefour pour leur céder 288 magasins.

[Article publié lundi 12 février 2024 à 6h46 et mis à jour à 14h52] L'avenir du groupe Casino, et de ses salariés, est-il en passe de s'éclaircir ? Le tribunal de commerce de Paris rendra public son jugement concernant le projet de plan de sauvegarde accélérée du distributeur en difficultés le 26 février à 15h, a-t-il annoncé ce lundi à l'issue d'une audience publique.

Cette audience intervient alors que, sept jours plus tôt, la toute première audience avait été ajournée, à la demande des syndicats, les avocats du CSEC (Comité social économique central), plaidant qu'un volet social dans le plan de sauvegarde était obligatoire.

Entre le moment où ce plan de sauvegarde a été négocié et aujourd'hui, le groupe a en effet annoncé avoir conclu un accord avec ses concurrents Auchan, Intermarché et Carrefour pour leur céder 288 magasins de grande taille, supermarchés et hypermarchés. Au total, 12.800 salariés doivent ainsi être transférés à l'occasion de cette opération. En revanche, les fonctions dites support, elles, sont en danger : 6.000 emplois sont menacés, selon les estimations syndicales.

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Des indemnités pour les salariés licenciés

« Des plans de départs volontaires » ont été promis par les représentants du consortium qui reprendra Casino aux salariés des établissements qui seraient visés par un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), avait indiqué l'intersyndicale du groupe à l'AFP, mercredi dernier. Les employés licenciés pourront bénéficier d'indemnités « supra-légales », avait-elle ajouté, à l'issue d'une réunion avec direction et le consortium, à Saint-Etienne.

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Cette indemnité sera « supérieure à la convention collective et supérieure aux accords collectifs d'entreprise », avaient détaillé à l'AFP les représentants du consortium et de Distribution Casino France (DCF), l'entité dans laquelle est logée l'activité commerciale de Casino en France.

« L'intersyndicale demande que cette indemnité complémentaire fasse l'objet d'un engagement précis, chiffré et concret du consortium qui soit acceptable par les salariés », avait-elle réclamé dans un communiqué.

L'accord de méthode « sera finalisé le 21 février prochain », avait indiqué l'intersyndicale à l'AFP.

26 magasins dans le flou

Françoise Maréchal Thieullent, l'une des avocates du CSE central de Distribution Casino France (DCF), a dit à l'AFP espérer que « des engagements seront transmis ou réitérés devant le tribunal lundi » en matière d'accompagnement des salariés risquant de perdre leur emploi.

La période de sauvegarde accélérée de Casino s'achèvera le 25 février. Ensuite, les diverses augmentations de capital doivent intervenir en mars, et une assemblée générale des nouveaux actionnaires statuera sur la nouvelle composition du conseil d'administration. Quant aux magasins cédés, ils le seront en trois vagues successives, au 30 avril, 31 mai et 1er juillet.

Que restera-t-il ensuite du groupe Casino ? Mercredi soir, l'intersyndicale a indiqué avoir été informée par la direction que des « marques d'intérêt » de concurrents ont été reçues pour acquérir les 26 magasins qui n'intéressaient ni Intermarché ni Auchan ni Carrefour, et au sein desquels travaillent au total quelque 1.200 salariés.

Resterait ensuite le réseau de plus de 6.000 magasins de proximité en régions sous enseignes Spar, Vival ou Le Petit Casino. En 2022, ceux-ci représentaient 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Il convient également d'y ajouter l'e-commerçant CDiscount, aux résultats peu reluisants, un millier de magasins Franprix (dont 75% en franchise) pesant 1,5 milliard d'euros de ventes annuelles, et Monoprix. Cette dernière, une enseigne urbaine, compte 20.000 salariés et 800 magasins sous une de ses cinq enseignes (Monoprix, monop', monop'beauty, Monoprix Maison et Naturalia), pour un chiffre d'affaires annuel de plus de 4 milliards d'euros.

(Avec AFP)