Carrefour entre officiellement dans la danse. Le grand distributeur va reprendre 25 des 288 hypermarchés et supermarchés déjà revendus par Casino à Intermarché. 98 doivent atterrir dans l'escarcelle du groupe Auchan Retail, tandis que le groupement Les Mousquetaires (Intermarché, Netto...) s'est positionné sur 190 magasins.
Si Casino n'a pas donné le nom des enseignes concernées, Carrefour, dans un communiqué publié le 25 janvier précisait que le parc concerné représente 94 000m2, soit 0,3% de la surface de vente de la distribution alimentaire en France.
« La réalisation des cessions interviendrait le 30 avril 2024, après la consultation des instances représentatives du personnel concernées », précise un communiqué du groupe Casino. Le groupe stéphanois a aussi souligné que cette cession est conditionnée à l'obtention de « toutes les autorisations usuelles », et notamment celles des « autorités de la concurrence compétentes ».
Casino rassure les salariés
Alors que le démantèlement du groupe Casino suscite des craintes parmi ses quelque 50.000 salariés, « Carrefour a pris des engagements sociaux similaires à ceux du groupe Les Mousquetaires (propriétaire d'Intermarché, NDLR) envers les salariés affectés aux magasins et aux stations-services transférés », a indiqué jeudi le distributeur basé à Saint-Etienne.
Par ailleurs, lundi, le tribunal de commerce de Paris avait repoussé à d'une semaine l'audience examinant le projet de plan de sauvegarde accélérée du groupe Casino. Pour les avocats du comité social et économique (CSE), qui avaient demandé le report, le plan ne comporte pas « un réel volet social ». La cession de près de 300 magasins, transfert concernant plus de 12.800 salariés, sera en effet lourde de conséquence pour les fonctions supports au sein du groupe, dans l'administratif ou la logistique notamment.
« 26 magasins n'ont absolument pas de repreneurs »
En outre, « il y a 26 magasins qui n'ont absolument pas de repreneurs » avait déclaré lundi matin sur BFM Business Nathalie Devienne, une des deux porte-parole (FO) des salariés. « Cela correspond quand même à 1.200 personnes qui, aujourd'hui, n'ont pas d'emploi. On ne sait pas ce qu'elles vont devenir. » Les syndicats estiment que 6.000 emplois sont à risque.
Les avocats du CSE ont indiqué à la sortie de l'audience lundi attendre désormais « des discussions entre le groupe Casino et le consortium » de repreneurs, « et d'autre part les instances représentatives du personnel » pour que la direction actuelle et celle à venir « puissent prendre des engagements en matière d'emploi et d'indemnisation des suppressions de postes prévues ».
« Des plans de départs volontaires » ont été promis par les représentants du consortium qui reprendra Casino aux salariés des établissements qui seraient visés par un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), a indiqué mercredi l'intersyndicale du groupe à l'AFP. Les employés licenciés pourront bénéficier d'indemnités « supra-légales », a-t-elle signalé. Cette indemnité sera « supérieure à la convention collective et supérieure aux accords collectifs d'entreprise », ont détaillé à l'AFP les représentants du consortium et de Distribution Casino France (DCF), l'entité dans laquelle est logée l'activité commerciale de Casino en France.
En outre, le renvoi de l'audience ne perturbe pas la procédure dans la mesure où le tribunal a jusqu'au 25 février, date de fin de la période de sauvegarde accélérée, pour valider le plan de sauvetage du groupe qui comptait encore 50.000 salariés en France fin 2022.
(AFP)
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