Les touristes pourraient revenir en Europe, à condition d'être vaccinés

Par latribune.fr  |   |  675  mots
La Commission européenne propose aux États membres d'assouplir les restrictions sur les voyages non essentiels vers l'UE. (Crédits : Dado Ruvic)
L'Europe pourrait de nouveau ouvrir ses frontières aux voyageurs du monde entier. Du moins ceux étant vaccinés. C'est ce que propose la Commission européenne aux Vingt-Sept afin de « tenir compte de l'avancement des campagnes de vaccination et de l'évolution de la situation épidémiologique dans le monde ».

Les touristes de pays extérieurs à l'Union européenne pourraient bientôt refouler le sol du Vieux continent. C'est en tout cas l'idée que soumet la Commission européenne aux 27 États membres ce lundi 3 mai, et que les ambassadeurs examineront mercredi.

« La Commission propose (aux États membres) de permettre l'entrée dans l'UE pour des motifs non essentiels, non seulement aux personnes venant de pays dont la situation épidémiologique est bonne, mais aussi aux personnes qui ont reçu la dernière dose recommandée d'un vaccin autorisé dans l'UE », selon le texte publié par l'exécutif européen.

Cela confirme les propos tenus fin avril par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à propos des touristes américains, qui devaient pouvoir être autorisés à venir dans l'UE dans les prochains mois. « Les Américains, d'après ce que je peux voir, utilisent des vaccins approuvés par l'Agence européenne des médicaments (EMA). Cela permettra la libre circulation et les déplacements vers l'Union européenne (...). Car une chose est claire : les 27 États membres accepteront, sans condition, tous ceux qui sont vaccinés avec des vaccins approuvés par l'EMA », a-t-elle déclaré dans une interview au New York Times.

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Pour être autorisés sur le sol européen, les voyageurs devraient avoir reçu un vaccin au moins 14 jours avant leur arrivée. Les États membres pourraient étendre cette autorisation aux personnes ayant reçu un vaccin concerné par une homologation en urgence de l'OMS, est-il précisé.

Quant aux enfants, qui sont exclus de la vaccination, ils devraient pouvoir voyager avec leurs parents vaccinés s'ils ont un test PCR négatif effectué au plus tôt 72 heures avant la zone d'arrivée. Les États membres pourraient aussi exiger des tests supplémentaires après leur arrivée.

Allonger la liste actuelle des pays autorisés

L'UE a fermé ses frontières extérieures en mars 2020 pour les voyages "non essentiels" et établi à partir de juin une liste restreinte, révisée régulièrement, de pays tiers dont les résidents peuvent entrer dans l'Union. Depuis fin janvier, les pays de cette liste sont l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Rwanda, Singapour, la Corée du Sud, la Thaïlande (et la Chine sous réserve de réciprocité).

La Commission propose d'élargir cette liste, en assouplissant le critère du taux d'incidence sur 14 jours, qui serait relevé de 25 à 100 (pour 100.000 habitants), ce qui reste nettement en dessous de la moyenne dans l'UE, actuellement de plus de 420, est-il souligné. Un mécanisme est toutefois prévu pour suspendre rapidement les arrivées dans le cas où la situation épidémiologique d'un pays se détériore notamment en raison d'un variant.

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Le certificat sanitaire plébiscité

En parallèle, l'UE prépare la mise en place d'un certificat sanitaire européen, qu'elle souhaite opérationnel avant la fin juin. D'ici là, les États membres devraient pouvoir accepter des certificats émis par des pays extérieurs à l'UE, indique le texte de la Commission européenne.

Un « green pass » fortement plébiscité par l'Union des Aéroports Français (UAF), l'organisation professionnelle des aéroports français. « Les pays européens disposent là d'un outil permettant de concilier les impératifs de santé publique existants dans tous les pays européens et les impératifs économiques de relance du tourisme et du transport aérien », exprime-t-elle dans un communiqué ce lundi 3 mai. Selon elle, La France, comme d'autres pays européens, « ne peut se permettre de rater la saison estivale 2021 », rappelant qu'avec 89,4 millions de visiteurs étrangers en 2018, l'Hexagone est la « première destination touristique au monde », ce qui représente près de 8% du PIB et 56,2 milliards d'euros de recettes.

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(Avec AFP)