Entre confinements et fermetures des frontières, on savait que le Covid-19 avait eu un impact conséquent sur les recettes touristiques du pays. On en connaît désormais le montant : 61 milliards d'euros d'après le secrétaire d'État au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne. « Cette année 2020 a été un choc, c'est plus de 60 milliards d'euros de recettes qui manquent à l'appel pour le tourisme français », a-t-il déclaré sur France 2 ce vendredi 8 janvier.
Selon des estimations d'Atout France qui promeut la France à l'étranger, la crise sanitaire a fait dégringoler l'an dernier les recettes domestiques de 29 milliards d'euros (-48%) et celles générées par les voyageurs internationaux de 32 milliards (-52%).
Au plus fort de la crise, au mois d'avril, le chiffre d'affaires de l'hôtellerie de plein air (camping, parc résidentiel, etc.) chutait de 70% par rapport au même mois l'an passé tandis que l'activité de l'hôtellerie "traditionnelle" et les restaurants étaient à -89% de chiffre d'affaires par rapport à avril 2019.
La consommation touristique intérieure, évaluée à environ 180 milliards d'euros - dont 30 milliards d'euros de consommation en résidences secondaires - soit 7,4% du PIB national, a ainsi reculé d'environ un tiers, faute de flux de voyageurs, la pandémie ayant paralysé le trafic aérien et fait chuter les déplacements, tant de loisirs que d'affaires.
« La France a été plus résiliente que les autres destinations mondiales. Le moteur du tourisme européen a bien fonctionné l'été dernier : on a eu beaucoup de tourisme de proximité, les Belges, les Allemands, les Néerlandais... et surtout la clientèle française, qui a fait un été et un automne bleu-blanc-rouge », a estimé le ministre.
« Privilégier nos montagnes »
Et, « si le 20 janvier, on est en mesure d'offrir des activités, il faudra privilégier nos montagnes », a-t-il poursuivi. Les remontées mécaniques des stations de ski n'ont toujours pas ouvert cet hiver, privant la filière de 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires rien que sur les deux semaines de vacances de Noël d'après les professionnels du secteur. Le mois de décembre représente d'ordinaire 25% de leur activité annuelle.
Les professionnels de l'hôtellerie-restauration se sont engagés à « ne pas prendre de frais sur les annulations tardives », a précisé Jean-Baptiste Lemoyne, alors que les remontées mécaniques vont resteront encore fermées jusqu'à fin janvier en raison d'une situation sanitaire dégradée.
L'Île-de-France, région la plus touchée
Au plan géographique, la chute des recettes touristiques internationales a fortement frappé l'Ile-de-France (-23,1 milliards d'euros) mais aussi les régions Auvergne-Rhône-Alpes (-7,2 milliards d'euros), Provence-Alpes-Côte d'Azur (-6,7 milliards), Occitanie (-4,5 milliards) et Nouvelle-Aquitaine (-4,1 milliards). Le manque à gagner s'est élevé à 2,6 milliards d'euros pour les Hauts-de-France, 2 milliards pour la Bretagne comme les Pays de la Loire, ou encore à 800 millions pour la Corse.
La clientèle européenne, qui avait généré 69% des recettes touristiques en France en 2019, est montée à 81% l'an dernier.
Pour 2021, Atout France table sur 111 milliards d'euros de recettes touristiques, ce qui représenterait un rebond de 25% comparé à 2020 (+48% pour la clientèle internationale et +16% pour la clientèle domestique).
(Avec AFP)
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