Ryanair : une commande géante de Boeing 737 pour mieux dominer le ciel européen

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  451  mots
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La compagnie irlandaise à bas coûts a annoncé mardi la signature d'une commande géante de 175 Boeing 737-800 à un prix catalogue de 15,6 milliards de dollars (environ 12 milliards d'euros). Ryanair va continuer ainsi son développement. La direction compte détenir près de 20% du marché européen d'ici à 10 ans, contre 12% aujourd'hui.

Air France, KLM, Lufthansa, British Airways, Iberia….toutes les compagnies aériennes traditionnelles doivent faire grise mine ce mardi. L'annonce en fin de matinée de Ryanair d'une commande géante passée à Boeing (175 B737-800 d'une valeur de 15,6 milliards de dollars au prix catalogue, soit environ 12 milliards d'euros) ne fait qu'accentuer leurs doutes sur l'avenir de leurs réseaux court et moyen-courriers, complètement débordés par les compagnies à bas coûts. Ces dernières, Ryanair et Easyjet en tête, sont en effet loin d'en avoir fini dans la conquête du ciel européen. Cette commande illustre leur volonté de croissance. « Lorsqu'il sera finalisé, cet accord permettra à Ryanair de faire croître sa flotte pour la porter à plus de 400 avions et de transporter plus de 100 millions de passagers au total par an à travers l'Europe à la fin des livraisons en 2018", a en effet déclaré la compagnie low cost irlandaise. En effet, sur les 175 appareils, seuls 75 seront dédiés au renouvellement de la flotte. Les autres seront affectés au développement de la compagnie.

Objectif : 40 millions de passagers supplémentaires en 10 ans

Transportant aujourd'hui près de 80 millions de passagers par an, la compagnie table même sur un trafic de 120 millions de passagers en 2012. Disposant aujourd'hui d'une part de marché de 12% environ sur les lignes intra-européennes, Ryanair compte la faire passer à près de 20% d'ici à 2018. «Le secteur est dominé par des compagnies inefficaces, générant des chiffres d'affaires importants mais des pertes cumulées sur la durée. Nous estimons que 580 millions de passagers voyagent sur les lignes intra-européennes à des prix élevés sur des compagnies en pertes ou générant de faibles marges. Cela représente une opportunité majeure pour Ryanair de croître de manière profitable pour atteindre un trafic de 120 millions de passagers annuels au cours des dix prochaines années », indiquait récemment la compagnie.

La riposte des compagnies classiques
Face à cette déferlante low-cost, mais aussi au développement du train à grande vitesse, toutes les compagnies européennes cherchent à trouver une parade. Lufthansa va transférer tous ses vols de point-à-point (hors ceux desservant les hubs de Francfort et de Munich) à sa filiale à bas coûts Germanwings. Air France restructure son activité moyen-courrrier en baissant ses coûts, en regroupant les filiales régionales et en développant elle aussi sa filiale à bas coûts Transavia. Dans tous les cas, la question se pose : cela sera-t-il suffisant ? Les compagnies historiques parviendront-elles à sauvegarder une activité court et moyen-courrier en propre ou devront-elles la transférer à une compagnie à bas coûts, qu'elle soit une une filiale ou une compagnie partenaire ? Réponse dans quelques années.