Thalys se transforme avant l'arrivée de la concurrence de la Deutsche Bahn

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  488  mots
Thalys prépare sa transformation en entreprise ferroviaire pour 2015 en France et en Belgique. Basée à Bruxelles, celle-ci aura sa propre licence, ses propres trains, son propre personnel.

Etre plus réactif, plus agile. C'est l'ambition que se donne Thalys et ses actionnaires la SNCF et la SNCB (Belgique) à l'horizon 2015. Histoire de préparer, sans le dire, l'arrivée probable de la Deutsche Bahn sur les lignes à grande vitesse Paris-Bruxelles, Paris Amsterdam et Paris-Cologne à partir de 2016. Interrogé ce mercredi lors d'un point presse à Paris sur sa vision de la concurrence pour les années à venir (pas spécifiquement celle de la « DB ») Franck Gervais, le directeur général de Thalys, s'est contenté de répondre que « gérer un train à 300 km/h dans quatre pays constitue une vraie prouesse technique qui n'était pas donnée à tout le monde ».

La DB ne distribue plus les billets Thalys en Allemagne

En juillet la SNCF et la SNCB ont annoncé la création à partir de 2015 d'une entreprise commune pour exploiter les lignes de Thalys, dans laquelle la DB, actionnaire aujourd'hui à 10%, ne fera pas partie. Histoire de mieux se lancer avec ses propres trains sur ces lignes lucratives. En juin, la fin de la distribution de billets Thalys en Allemagne dont avait la charge la « DB » donne un avant goût de la bataille qui se prépare.

 Deux systèmes

La SNCF et la SNCB ont approuvé les 27 juin et 8 juillet le projet de transformer Thalys en entreprise ferroviaire de plein exercice. Elle sera basée à Bruxelles. « Cela va accroître notre agilité. L'objectif est de gagner en réactivité et en maîtrise pour continuer à devancer les attentes des voyageurs. Le développement de Thalys mérite l'organisation la plus efficace possible », explique Franck Gervais. Concrètement, aujourd'hui Thalys International a la charge de l'exploitation commerciale des fameux trains rouges mais l'opération ferroviaire en tant que telle, qui consiste à faire rouler ces trains sur chacune des infrastructures nationales est assurée par les quatre partenaires de Thalys (SNCF, SNCB, NS-les chemins de fer néerlandais- et la DB), chacun étant responsable de la mission de transport pour son pays. L'idée de la SNCF et de la SNCB est de confier à Thalys en direct la mission de transport.

De fait Thalys opèrera en direct ses trains en France et en Belgique, mais continuera son partenariat avec la NS et la DB, lesquelles exploiteront les trains de Thalys aux Pays-Bas et en Allemagne.

 Les cheminots conserveront leur statut

En France et en Belgique, Thalys aura donc sa propre licence ferroviaire, son propre certificat de sécurité, son propre matériel roulant, ses proches salariés... Aujourd'hui ces derniers appartiennent à la SNCF ou à la SNCB. Chez Thalys, ils conserveront leur statut. Un inconvénient pour affronter la concurrence ? «Pas du tout, répond Franck Gervais. Le plus gros de nos coûts concerne les infrastructures, le matériel roulant….Au contraire avoir la gestion directe de ce personnel va nous changer la vie ». Aujourd'hui, la direction de Thalys ne communique pas en direct avec son personnel.