"La situation de plusieurs compagnies aériennes françaises inquiète" (DGAC)

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  417  mots
Le ciel s'assombrit pour les compagnies aériennes françaises
Patrick Gandil, le directeur de la Direction générale de l'aviation civile s'est déclaré franchement inquiet par l'état de santé de plusieurs transporteurs français. Il prône un meilleur partage de la richesse du secteur.

Cette fois, on ne pourra pas soupçonner les compagnies aériennes de dresser un tableau catastrophique de leur situation pour obtenir une modération des taxes ou des redevances. Leur fragilité financière est directement évoquée par le directeur de la Direction générale de l'avion civile (DGAC), Patrick Gandil. "La situation économique de plusieurs compagnies aériennes françaises m'inquiète franchement", a-t-il déclaré ce jeudi à la tribune du congrès annuel de l'Alfa-ACI, l'association des aéroports francophones. Evoquant la "problématique du régulateur" (…) il prône, "un partage différent du surplus économique". "La situation économique des acteurs de l'aviation est contrastée. Deux grands acteurs, les avionneurs et les aéroports se portent bien, les compagnies aériennes non", a-t-il déclaré.

Hausse des redevances

En septembre, le ministre des transports, Frédéric Cuvillier, avait lui aussi évoqué un partage de la richesse dans le secteur. Mais les compagnies font remarquer que l'heure est plutôt à la hausse des charges, après avoir vu la taxe Chirac et les redevances aéroportuaires augmenter. 

"Chaque année Aéroports de Paris nous annonce avec un grand sourire une augmentation de redevances. Si nous compagnies aériennes, on disait à nos clients qu'on augmentait nos tarifs de 5% (la hausse d'ADP pour 2014 est de 2,95, ndlr), on n'aurait tout simplement plus de clients", a tempêté Laurent Magnin, PDG de XL Airways et président du Scara, une association professionnelle qui regroupe la quasi-totalité des compagnies aériennes françaises, à l'exception d'Air France.

Plans sociaux en vue?

La semaine dernière, le Scara tirait justement la sonnette d'alarme sur la situation du transport aérien français. "On va inévitablement entrer dans le dur, avec moins de développement et des plans sociaux (…). Avec l'hiver que nous allons passer, les résultats financiers vont être mauvais", déclarait Jean-François Dominiak, vice-président du Scara et PDG d'Europe Airpost. "Je ne garantis pas que les salariés du trnasport aérien français n'auront pas de comportements brutaux. Cela ne s'est pas vu depuis longtemps, car il n'y a pas eu de plans de licenciements massifs", expliquait Laurent Magnin. Du coup, les transporteurs regardent s'il y a des opportunités à l'étranger, comme l'a fait il y a quelques années Air Med, en créant des opportunités à l'étranger. "Tout le monde a des projets comme cela, mais ils n'ont pas été mis en place", affirmait Jean-François Dominiak.