Faillite de Mory Ducros : Cuvillier espère que le groupe maintiendra "au moins 2.000 emplois"

Par Adeline Raynal  |   |  652  mots
L'entreprise Mory Ducros réalise 70.000 envois par jour et compte 4.500 véhicules dans sa flotte.
Le groupe Mory Ducros, deuxième opérateur français du transport de messagerie et de l’affrètement, a officialisé sa demande de placement en redressement judiciaire auprès du Tribunal de Commerce de Pontoise ce vendredi matin. Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a dit qu'il espérait que Mory-Ducros maintiendra au moins 2.000 emplois. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault affirme que le gouvernement suit le dossier de près. De leur côté, les syndicats redoutent 2.000 à 3.000 suppressions de postes.

C'est officiel, le transporteur Mory Ducros s'apprête à déposer le bilan et a demandé un placement en redressement judiciaire. Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a dit qu'il espérait que Mory-Ducros maintiendra au moins 2.000 emplois et Jean-Marc Ayrault a lui assuré que le gouvernement était "très attentif" au dossier.

"Nous recherchons toutes les solutions, site par site"

"Nous recherchons toutes les solutions, site par site, avec les partenaires sociaux bien évidemment", a assuré à la presse le Premier ministre sur le site de Lacq (Pyrénées-atlantiques) où il venait d'inaugurer une unité de traitement de gaz.

Une entreprise qui réalise 70.000 envois par jour et compte 4.500 véhicules dans sa flotte

Plus tôt ce vendredi, une porte-parole du groupe confiait oralement à La Tribune peu avant 10h45 ce vendredi que l'entreprise, qui réalise 70.000 envois par jour et compte 4.500 véhicules dans sa flotte, avait bien "demandé son placement en redressement judiciaire", confirmant des déclarations du secrétaire national de la Fédération des transports de la CFDT Fabian Tosolini survenues un peu plus tôt.

Peu après, la direction confirmait l'information par écrit par le biais d'un communiqué publié à l'issue du Comité d'entreprise extraordinaire qui se tenait ce vendredi matin au siège de la société à Torcy (Seine-et-Marne). Le groupe y écrit avoir "décidé de solliciter auprès du Tribunal de commerce de Pontoise l'ouverture d'une procédure collective".

Les syndicats redoutent la suppression de 2.000 à 3.000 emplois

L'entreprise déposera sa demande de redressement au tribunal de commerce "en début de semaine prochaine", selon Martial Brancourt, représentant CGT au comité d'entreprise. Les créances passées vont donc être suspendues le temps de la négociation. En revanche, l'évocation d'une faillite de l'entreprise par certains est qualifiée d'"aberrante" par cette porte-parole.

Les conséquences sur l'emploi, elles, demeurent imprécises. Dès mercredi, un représentant CFDT disait redouter "2.000 à 3.000 suppressions d'emploi". Ce vendredi, par la voix de sa porte-parole, le direction répond : "Il y aura des suppressions (d'emplois, ndlr) mais pour l'instant il est trop tôt pour citer un nombre de poste".

Comme l'explique la direction, le placement en redressement judiciaire va permettre de conduire la "réorganisation de l'entreprise" dans "des conditions économiquement viables". Plusieurs pistes de reprises existent, "Arcole Industries fera partie des repreneurs potentiels" explique-t-on à La Tribune, avant de préciser que "cet actionnaire est en relation depuis un mois avec la cabinet d'Arnaud Montebourg". Précisions que cette société avait déjà repris l'activité messagerie du groupe à la suite d'un placement partiel en redressement judiciaire de Mory en 2011. D'autres partenaires industriels et financiers ont déjà manifesté leur intérêt pour le projet.

Effondrement du marché du fret, mais pas seulement

Cette demande de placement en redressement judiciaire n'est en tous cas pas une surprise. "Mory Ducros rencontre des difficultés qui l'éloignent de la voie du redressement", avait indiqué à l'AFP une porte-parole de la direction le 8 novembre. Et Mory Ducros fait partie des entreprises citées le 14 novembre par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg lors de l'annonce d'un "plan de résistance" économique doté de 380 millions d'euros pour secourir, sous forme de prêts, des entreprises de plus de 400 salariés en difficultés. Avaient également été cités: le fabricant d'électroménager FagorBrandt, Kem One, l'ex-pôle vinylique du groupe chimique Arkema et le leader mondial des arts de la table Arc International.

Pourquoi le groupe Mory Ducros se retrouve-t-il dans cette situation? Selon la CFDT, les difficultés du transporteur découlent de "l'effondrement du fret" en général mais aussi de "l'absence de volonté de l'actionnaire principal de développement de l'entreprise". Pour rappel, Le groupe est né du rapprochement de Mory et de Ducros l'an dernier.

>> Montebourg organise "la résistance économique"

article mis à jour le 22.11.2013 à 10h50