SNCF : plan de rigueur en vue, 1400 postes en suspens

Par latribune.fr  |   |  553  mots
Le conseil d'administration de la SNCF a acté un budget qui prévoit la suppression de 1.432 postes l'an prochain
Le transporteur doit composer avec un recul de la marge opérationnelle de sa branche "voyages" et une moindre demande qu'espéré pour son offre low-cost. Résultat, le projet de budget pour l’année prochaine prévoit la suppression de 1.432 emplois.

La SNCF va devoir se serrer la ceinture l'an prochain. Le transporteur vient d'examiner un projet de budget prévoyant des mesures drastiques pour réduire les coûts selon le quotidien Les Echos. La semaine dernière, le conseil d'administration a acté un budget qui prévoit la suppression de 1.432 postes l'an prochain; par le biais du non-remplacement de départs en retraite. Cela représente environ 1% de ses effectifs totaux. Cette réduction des effectifs devrait toucher particulièrement Fret SNCF, ainsi que les fonctions commerciales dans la vente de billets.

Recul du nombre de passagers

La société espère atteindre une croissance de 2,5% de son chiffre d'affaires l'an prochain, tiré par la branche Infra - qui gère l'infrastructure - et par Keolis, sa filiale dédiée au transport de proximité, "dont le chiffre d'affaires devrait progresser de 6%" selon Les Echos. Mais, à l'exception de Geodis, les autres branches de la SNCF devraient voir leurs marges opérationnelles baisser l'an prochain, selon le journal économique. Cela sera notamment le cas de SNCF Voyages, dont l'activité est constituée en grande partie par les TGV.

"La marge opérationnelle de cette branche, qui était encore de 14% en 2011, et de 12,8% en 2012, va encore reculer cette année et passer sous les 10%, une première", selon les Echos.

Selon une source interne, citée par le journal, le nombre de passagers TGV en France devrait à nouveau reculer de 0,3% l'an prochain.

Ouigo ne séduit pas suffisamment

Les difficultés ne s'arrêtent pas là. Les Echos avait révélé samedi que Ouigo, la filiale à bas coûts de la SNCF, présente, quelques mois après son lancement, un taux d'occupation de 60%, soit un bilan pour l'instant en deçà des objectifs que s'était fixés l'opérateur ferroviaire.

Selon un document obtenu par le quotidien et qui a été présenté début décembre aux syndicats, le taux d'occupation des rames de TGV Ouigo serait actuellement "sous les objectifs nécessaires pour assurer sa rentabilité".

Malgré le succès commercial qu'elle remporte - plus d'un million de voyageurs moins d'un an après son lancement - la filiale low-cost de la SNCF ne remplirait pas non plus son objectif de chiffre d'affaires "car la recette unitaire serait plus basse que prévue du fait de ventes de billets à bas prix supérieures aux prévisions initiales", indique Le Figaro sur son site internet dimanche.

Selon les syndicats, 53% des voyageurs Ouigo seraient en fait des utilisateurs du TGV classique alors même que l'objectif de ces nouveaux trains étaient d'attirer de nouveaux utilisateurs, comme les familles et les groupes par exemple. Lancé en février, Ouigo propose, au départ de Marne-La-Vallée, des trains à des prix compris entre 10 et 85 euros le billet.

La SNCF continue malgré tout de croire au modèle low-cost puisque son PDG, Guillaume Pépy, a déclaré vendredi avoir pour objectif de proposer "d'ici trois à cinq ans" un billet sur trois à moins de trente euros. Vendredi, il avait également déclaré que la SNCF:"remplace sept départs à la retraite sur dix".

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