L'aéroport de Marseille améliore son terminal low-cost, c'est bien pour Ryanair

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  505  mots
L'aéroport de Marseille va investir 4,9 millions d'euros pour agrandir son terminal low-cost MP2, notamment pour améliorer la fluidité du passage aux postes d'inspection filtrage.

Les dirigeants de Ryanair et de l'aéroport de Marseille sont visiblement sur la même longueur d'ondes. Alors que la compagnie irlandaise à bas coûts a opéré depuis cet été un virage à 180° en se préoccupant davantage de ses clients, l'aéroport de Marseille Provence va lui aussi améliorer la qualité de son terminal "low-cost" MP2, aux services pour le moins spartiates. Ceci, sans qu'il n'y ait de lien avec la décision de Ryanair, assure-t-on à Marseille.

"La décision a été prise en interne il y a trois ans", explique à La Tribune Pierre Régis, le directeur de l'aéroport phocéen. Sans dénaturer un concept qui fonctionne, l'idée est de proposer aux passagers un service correct, qui s'est dégradé avec la hausse du trafic.

Sept ans après son lancement en 2006, MP2 a accueilli en 2013, près de 2 millions de passagers (+6,5% par rapport à 2012). Avec moins d'un m2 par passager, MP2 est au plus bas des standards Iata (association internationale du transport aérien) en termes de confort (entre D et E). Surtout, le passage de la sûreté est complètement inefficace.

Investissements autofinancés

Des travaux vont prochainement débuter pour agrandir de 50% l'espace réservé aux postes d'inspection filtrage et l'espace commercial (restauration, boutiques, duty free) pour améliorer la fluidité des passagers et générer, au passage, plus de recettes dans la partie commerciale.

Les nouvelles installations doivent être livrées en octobre 2014. L'investissement s'élève à 4,9 millions d'euros. Il sera autofinancé par l'aéroport, lequel fait toujours l'objet d'un contentieux avec Air France. La compagnie tricolore avait déposé plainte contre la subvention obtenue par les collectivités locales pour le lancement, en 2006, de ce terminal à services simplifiés, destiné à réduire les redevances aéroportuaires et attirer des compagnies à bas coûts.

Bataille juridique avec Air France

Ces dernières étaient la planche de salut de l'aéroport. Avec l'arrivée du TGV Méditerranée en 2000, la faillite d'Air Littoral en 2003, Marseille-Provence était dos au mur. Et s'est tourné vers les low-cost. Pour réduire les coûts aéroportuaires, l'aéroport a reconverti une ancienne aérogare de fret en terminal à services simplifiés.

Une infrastructure simple, productive et efficace (coût de la construction : 8 millions d'euros), conçue de manière à permettre aux compagnies aériennes de faire des demi-tours entre l'atterrissage et le décollage en 25 minutes et d'augmenter la productivité des avions. Il s'agit du principal facteur pour expliquer la différence de coûts avec les compagnies classiques organisées en hub.

Il permet en effet de répartir les coûts fixes sur un plus grand nombre d'heures de vols. Ryanair a été tout de suite séduite par MP2 en y créant sa première base en France. S'en est suivie une bataille judiciaire entre Air France et l'aéroport de Marseille puis, mais entre les syndicats de navigants, l'urssaf, la caisse de retraite des navigants (CRPN), Pôle Emploi…et Ryanair.