Air France s’insurge contre la grève des pilotes de ligne du SNPL

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  474  mots
Alors que le syndicat national des pilotes de ligne, SNPL, a confirmé lundi son mouvement de grève du 3 au 30 mai, la compagnie aérienne tire à boulets rouges contre le SNPL.

Air France voit rouge. Alors que le syndicat national des pilotes de ligne, SNPL, a confirmé lundi son mouvement de grève du 3 au 30 mai pour demander, notamment, l'aménagement de la loi Diard, la compagnie aérienne tire à boulets rouges contre ce syndicat, "non représentatif des pilotes d'Air France qui émet des revendications qui s'adressent aux pouvoirs publics et ne concernent pas spécifiquement Air France".. 

 Menace

"Même si, selon le SNPL National, ce mouvement a vocation à impacter toutes les compagnies aériennes, il pénalisera prioritairement le groupe Air France, premier employeur de pilotes de ligne français. Il constitue pour tous les salariés d'Air France une véritable menace", fait valoir la compagnie dans un communiqué.

Dans une lettre ouverte à Yves Deshayes, président du SNPL National, Frédéric Gagey, président-directeur général d'Air France déclare qu'il « il paraît inconcevable qu'une grève, dont les motifs n'ont rien à voir avec Air France, puisse enrayer cet élan (du redressement, ndlr) ».

La technique de la guérilla dénoncée

La compagnie condamne aussi le mode opératoire du mouvement qui s'apparente à une stratégie de guérilla : "ce mouvement est inhabituel tant par son amplitude, près d'un mois, que par son mode opératoire qui pénalisera significativement, et chaque jour, les vols du Groupe Air France à deux moments charnières de son exploitation". Le SNPL a choisi de faire grève chaque jour deux heures le matin (de 5h45 à 7h45) et trois heures l'après-midi (12h45 à 15h45).

Pour Yves Deshayes, avec ces deux tranches horaires, "on ne pourra pas nous accuser de prendre les passagers en otage. Nous sommes disposés à assurer tous les vols mais il y aura de gros retards", déclarait-il lundi. Selon lui, s'il y a des annulations de vols, elles seront imputables aux compagnies aériennes.

Polémique

Air France conteste cette interprétation.

"Ces tranches horaires sont particulièrement pénalisantes. Un arrêt de travail de 5h45 à 7h45 désorganisera les premiers départs des vols moyen-courriers et, du fait de l'enchaînement des vols, le programme de vols de toute la journée. Un arrêt de travail de 12h45 à 15h45, touchera la plus grosse plage de départs long-courriers de la journée, avec plus de 30 vols long-courriers programmés, sur 70 vols long-courriers quotidiens", explique la compagnie. Et d'ajouter. "cette grève désorganisera le programme des vols et empêchera les correspondances à Paris-CDG. Pour éviter cette situation, Air France sera contrainte d'annuler la plupart des vols des pilotes grévistes. Seul un nombre très limité de vols pourra être reporté", assure la compagnie.

Les pilotes rappellent qu'ils avaient déposer le préavis début février et que le gouvernement avait largement le temps de trouver une porte de sortie.