Lufthansa fait plonger en Bourse tout le transport aérien européen (Air France-KLM, Easyjet, Ryanair..)

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  378  mots
Lufthansa compte réduire de manière notable ses capacités durant la période d'hiver. / Reuters
La compagnie allemande a révisé à la baisse ses prévisions de bénéfices opérationnels pour 2014 et 2015. Son cours de Bourse a chuté de 14% en séance entraînant la baisse de ceux d'Air France-KLM, IAG, Easyjet, Ryanair.

Journée noire pour Lufthansa en Bourse. L'annonce ce mercredi d'un profit warning sur ses résultats 2014 et 2015 a provoqué la chute de son cours de Bourse de plus de 14% à 13h55 et a entraîné la chute de tous les cours des compagnies aériennes européennes. -6,36% pour Air F'rance-KLM, -4,34% pour IAG qui coiffe British Airways et Iberia, -3,64% pour Easyjet, -2,13% pour Ryanair.

En effet, les craintes de la compagnie allemande, la plus solide des compagnies traditionnelles européennes, ont effectivement refroidi les investisseurs.

2 milliards de profits en 2015

Alors qu'elle visait jusqu'ici un profit opérationnel compris entre 1,3 et 1,5 milliard d'euros en 2014, la compagnie ne table plus que sur un bénéfice d'environ un milliard d'euros. Lufthansa a également renoncé à atteindre son objectif d'un bénéfice opérationnel de 2,65 milliards d'euros en 2015. Il ne vise plus désormais qu'un résultat de 2 milliards d'euros. Ce qui restera l'une des meilleurs performances du monde.

En cause, la faible évolution des revenus dans les divisions passagers et fret, qui ont fait moins bien que prévu au cours des premiers mois de 2014. Les activités du groupe souffrent d'un problème croissant de surcapacités, principalement en Amérique et en Europe, qui entraîne une chute des tarifs, tandis qu'en Asie, la situation reste stable mais faible.

Concurrence des compagnies du Golfe

Lufthansa pointe notamment du doigt la montée en puissance des compagnies du Golfe pour expliquer cette évolution: celles-ci "progressent de plus en plus sur le marché européen, notamment en investissant dans des compagnies européennes".

"Nous allons par conséquent réduire de manière notable nos capacités durant la période d'hiver", a précisé Simone Menne.

Pour ne rien arranger, une grève de trois jours des pilotes de Lufthansa début avril, qui avait entraîné des milliers d'annulations de vols, s'est traduite par une charge de 60 millions d'euros. "Les réservations ne sont revenues à la normale que récemment", affirme Lufthansa.

En outre, le groupe a fait état d'effets de changes défavorables liés à la dévaluation du bolivar vénézuélien, qui ont provoqué des coûts à hauteur de 60 millions d'euros.

Le groupe annoncera des nouvelles mesures structurelles au mois de juillet.