Des pilotes de Hop veulent briser la grève des pilotes d’Air France

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  541  mots
En désaccord avec les syndicats de pilotes d'Air France qui appellent à la grève à partir du 15 septembre, le Spac Regional (l'une des trois compagnies de Hop) demande aux pilotes "de tout faire pour briser la grève" prévue par les pilotes d'Air France à partir du 15 septembre. D'autres syndicats devraient suivre.

Le front uni des syndicats de pilotes d'Air France (SNPL, Spaf, Alter), qui tous ont appelé à la grève à partir du 15 septembre pour dénoncer la manière dont la direction veut développer la filiale low-cost Transavia, fait grincer des dents au sein des filiales régionales. En particulier chez de nombreux pilotes de Regional, l'une des trois compagnies aériennes avec Britair et Airlinair qui composent le pôle régional, baptisé HOP. Le Spac Regional, majoritaire (30% des voix, soit une centaine de pilotes) appelle en effet les pilotes à tout faire pour "briser la grève des syndicats de pilote d'Air France, le SNPL en tête".

Voler gratuitement

Dans un tract, ils demandent à tous les pilotes de "répondre à toutes les sollicitations de la régulation pour remplacer un vol d'Air France impacté par la grève".

"Certains sont même prêts à voler gratuitement", explique à La Tribune Jean-François Blouzard, président du Spac Regional.

Ce syndicat dénonce la revendication des syndicats d'Air France concernant la mise en place d'un groupe unique de pilotes pour les avions de plus de 110 places, tous sous contrat Air France. Ce qui leur permettrait de voler indifféremment pour Transavia ou Air France.

La flotte Embraer de Regional

"Ils sont malins, ils anticipent l'arrivée des Embraer 195 dans notre flotte qui disposeront d'une capacité de 130 sièges et veulent même s'approprier les Embraer 190 qui comptent 100 sièges sièges dans notre flotte, mais dont la capacité peut aller jusqu'à 115 places", explique le Spac, qui estime que les revendications des pilotes SNPL visent à "maintenir leur caste sans prendre le risque d'être infestés par les gueux".

Concernant Hop, le Spac demande un contrat unique pour tous les salariés ainsi qu'une "liste de classement au sein du groupe Air France afin d'assurer la libre circulation des pilotes entre les différents entités du groupe comme chez Lufthansa avec des perspectives de carrière pour tous".

Le mouvement devrait s'étendre à d'autres syndicats de Regional, dont le SNPL selon des sources internes à ce syndicat, qui serait ainsi en opposition avec le SNPL Air France. Déclarant qu'il "ne souhaitait pas être associé aux propos que Monsieur Blouzard a tenus dans la presse", le bureau du SNPL Regional précise qu'il "s'exprimera en temps voulu et de façon officielle sur le sujet".

Le SNPL Air France défend sa position

Interrogé par La Tribune, Jean-Louis Barber, le président du SNPL Air France a réaffirmé la position du syndicat :

"C'est très clair, les avions de plus de 110 sièges doivent être pilotés par des pilotes d'Air France au contrat Air France. Il est hors de question que des Airbus A320 d'Air France à Orly soient pilotés par des pilotes autres que ceux d'Air France. Aucun pilote de Hop ne doit passer devant ceux d'Air France dans la liste de séniorité".

Concernant les Embraer 195, Jean-Louis Barber estime "qu'on n'en est pas là et qu'aucun plan n'a été échaffaudé autour de cet appareil".

Comme dans les compagnies ayant des filiales régionales, Air France dispose d'une "scope clause" qui fixe la taille des appareils que peuvent exploiter ces filiales. Elle se situe à 110 sièges chez Air France.